La 13e grève en 14 semaines du syndicat USAC-CGT de la DGAC n’a ce mardi que peu d’impact sur le trafic aérien, sauf pour les compagnies aériennes low cost qui ont encore annulé préventivement plus de 200 vols. Organisé dans le cadre du mouvement national contre le projet de loi Travail, l’arrêt de travail de ce 5 juillet 2016 à la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) aura un impact modéré dans les aéroports français. La DGAC n’a pas demandé aux compagnies aériennes d’adapter leur programme de vol, et Air France a confirmé hier maintenir le sien – tout en prévenant les passagers que des retards sont à prévoir et que « des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure ». La compagnie nationale française invite ses passagers à privilégier un enregistrement en ligne « pour vous et vos bagages, et à prendre vos dispositions pour rejoindre votre aéroport les transports en commun pouvant être également perturbés ». Les mesures commerciales habituelles sont mises en place « si vous êtes en possession d'un billet Air France sur un vol domestique au départ ou vers Paris-Orly, ou des escales de province » : report sans frais jusqu’au 8 juillet, et au-delà de cette date ou en cas de changement de destination ou de point d'origine, ou d’annulation, avoir non remboursable valable un an sur Air France, KLM ou HOP!. British Airways n’a annulé qu’une rotation aujourd’hui entre Londres-Heathrow et Paris-CDG La situation n’est pas du tout la même chez les low cost : comme d’habitude, c’est Ryanair qui mène le bal avec 102 annulations de vol dont 18 vers et depuis Marseille, 17 à Beauvais et de nombreuses rotations traversant l’espace aérien français (par exemple entre Charleroi et Gérone ou entre Memmingen et Alicante). 18.000 passagers seront directement affectés, affirme la compagnie, et 100.000 autres souffriront de retards. Vueling annonce de son côté 66 vols supprimés ce mardi dont 28 dans le seul aéroport de Paris-Orly, six à Nantes ou quatre à Nice ; il est impossible de dire si toutes ces annulations sont dues à la grève, ou si certaines sont les suites du chaos du weekend dernier à Barcelone. EasyJet a annulé 46 vols au total dont 26 en France, y compris dix vers et depuis Paris-CDG et six à Orly ; Nantes, Bordeaux et Toulouse sont également affectées. Le sentiment général est assez bien résumé par Kenny Jacobs de Ryanair, qui parle de ces « grèves françaises inacceptables qui sont devenus hebdomadaires, visant à causer un maximum de perturbations pour les familles et les voyageurs d’affaires ». Rappelant qu’il s’agit de la 53e grève dans le contrôle aérien hexagonal en sept ans et de la 13e en 14 semaines, la low cost irlandaise appelle de nouveau la Commission européenne à agir : elle cite trois mesures simples qui atténueraient l'impact de ces grèves des contrôleurs aériens sur les consommateurs : exiger des syndicats des contrôleurs aériens français qu’ils aient recours à un arbitrage exécutoire au lieu de passer par des grèves afin de faire entendre leurs revendications ; permettre à d'autres contrôleurs aériens européens de prendre en charge les opérations de survol dans le ciel français pendant que les syndicats des contrôleurs aériens français sont en grève ; exiger que les survols de l’espace aérien français soient protégés lorsque que les syndicats des contrôleurs aériens sont en grève. Et Ryanair conclut que le vote en faveur du Brexit souligne pourquoi la Commission doit enfin « commencer à offrir des avantages réels pour les consommateurs », et « montrer aux familles et aux vacanciers qu’elle est de leur côté ».