Le syndicat UNAC des hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air France a décidé de renoncer à participer à la grève des PNC prévue du 27 juillet au 6 août, repoussant son préavis à la mi-octobre pour « laisser du temps » au nouveau PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac. Il n’envisage cependant pas de signer les propositions de la direction pour la prolongation de la convention collective actuelle. Alors que le SNPNC-FO et l’UNSA-PNC, qui ont recueilli 45% des suffrages aux dernières élections professionnelles et forment la première force syndicale PNC dans la compagnie nationale française, ont annoncé le maintien de leur préavis de grève, l’UNAC (22% du personnel de cabine) choisit la patience. Dans un communiqué du 7 juillet 2016, le syndicat explique qu’après sa rencontre avec la direction d’Air France fin juin, le texte proposé « marque une avancée certaine dans le cheminement de cette négociation » entamée il y a plusieurs mois. « Il ne comporte plus aucune remise en cause de nos règles d’utilisation (N70 ou abattement), de rémunération, ou de carrière (GVT). Il acte des améliorations non négligeables sur la qualité de nos plannings et notamment sur leur stabilité ainsi que sur des règles d’utilisation », précise l’UNAC. Mais le syndicat ajoute que le « manque de précision du texte » ne lui permettra pas d’y apposer sa signature « en l’état » ; Air France a donné aux syndicats jusqu’au mercredi 13 juillet pour signer. L’UNAC se donne pour ambition « d’améliorer ce texte pour le rendre acceptable », et détaille plusieurs points nécessitant « un travail technique ainsi qu’un nouvel arbitrage : le volet moyen-courrier souffre encore d’un déficit de garanties sur les compositions d’équipage (notamment sur 319 Xlong) et sur des protections règlementaires ; certains points long-courrier sont trop imprécis par rapport aux avancées que nous avions obtenues en réunion ; le travail sur les IR OPS n’est pas encore suffisamment abouti et nécessite de cadrer techniquement les interactions entre règles européennes et règles de l’accord ; enfin l’intégralité du rédactionnel de ce texte doit être revu afin d’écarter le conditionnel et les « réflexions à engager », pour réellement acter des avancées précises ». L’UNAC juge également indispensable d’être « en capacité de jauger les améliorations annoncées par la Direction en matière de facilités de transport ». Tout ce travail ne pourrait se satisfaire « d’un simple jeu de postures et nécessite de profiter pleinement du calendrier », l’accord collectif actuel arrivant à échéance le 31 octobre. L’UNAC a donc choisi de « laisser du temps au Président Janaillac d’apprécier le contexte social de l’entreprise et d’élaborer un plan stratégique de croissance soutenu par l’État qui devra envisager de réelles protections pour le transport aérien français » : son préavis de grève de sept jours lors du chassé-croisé des vacanciers est donc levé. Mais un nouveau préavis est déposé du 14 au 17 octobre (quinze jours avant l’échéance donc) – juste au cas où le plan stratégique d’Air France ne lui conviendrait pas. Comme à son habitude, Air France-KLM n’a pas commenté les négociations en cours.