L'aéroport de Paris-Charles de Gaulle a mis en place une cellule dédiée au renseignement, afin d’améliorer la qualité des informations recueillies. Une annonce faite le jour où la Commission d’enquête sur les attentats à Bruxelles en mars dernier explique que l’aéroport Zaventem n’était pas préparé à y faire face. En France, le préfet délégué aux aéroports Philippe Riffaut a expliqué le 7 juillet 2016 qu’afin de récolter des « informations plus sophistiquées », Roissy vient de se doter d’une cellule de renseignement de 30 « vrais professionnels du renseignement », principalement des policiers de la Direction du renseignement de la préfecture de Paris mais aussi des gendarmes. Le préfet a précisé que cette cellule complètera les missions de renseignement aujourd’hui effectuées par la Gendarmerie des transports aériens et la Police aux frontières (PAF), et va disposer d’un agent de liaison de la douane. Philippe Riffaut affirme d’après Europe 1 qu’après les attentats de Paris en 2015, il avait exprimé au ministère de l’intérieur l’insuffisance des capacités de renseignement à Roissy « compte tenu de l’enjeu » que représente le deuxième aéroport européen. Cette nouvelle cellule doit également traiter la plateforme du Bourget. Selon le préfet, les autorités ont décidé de passer au crible quelque 85.000 autorisations d'accès à la zone dite "réservée" de l’aéroport Charles de Gaulle : depuis janvier 2015, 852 personnes se seraient vues retirer ou refuser le badge d’accès, dont 87 qui étaient soupçonnées de radicalisation. En Belgique où les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles avaient fait 32 morts, la RTBF a dévoilé hier un rapport de la Commission d'enquête parlementaire belge sur la gestion de l’évènement : celle-ci dénonce l’absence d’un plan de crise en cas d’attaque terroriste à l’aéroport Zaventem. La gestion d’un attentat ne figurait pas dans les plans spécifiques conçus par la plateforme pour gérer les crises, et ne figurait donc pas dans les exercices du personnel de secours. La Commission souligne en outre que le 22 mars, seul un chien « renifleur de bombes et d'explosifs » était présent à Zaventem ; elle rappelle que seules deux des trois bombes apportées par les terroristes ont explosé ce jour-là. Il faut donc que l’aéroport « actualise d’urgence » son plan de crise, demande la Commission – qui reconnait toutefois que le risque de terrorisme est statistiquement plus faible que celui d’un crash, situation à laquelle Zaventem est préparé. En revanche, le gestionnaire du métro avait retenu selon la Commission la leçon des attentats dans la gare de Madrid en 2004 et l’année suivante dans le métro londonien : le plan d’urgence de la Stib aurait fonctionné comme prévu le 22 mars. Le rapport de la Commission d'enquête parlementaire, qui porte aussi sur l’organisation des secours, doit être rendu public le 21 juillet.