Les deux syndicats d’hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air France appelant à une grève du 27 juillet au 2 août inclus affirment que 70% de leurs membres pourraient participer au mouvement. Une grève au sol sera en outre organisée les 30 et 31 juillet à l’aéroport de Paris-CDG. Selon le communiqué publié à l’aube ce 25 juillet 2016 par l’intersyndicale SNPNC - UNSA PNC, représentant 45% des voix chez les PNC de la compagnie nationale française, le décompte des déclarations de grève « laisse présager d’une mobilisation historique qui atteint déjà 55% de grévistes et pourrait atteindre au moins 70% dès la première journée ». Cette mobilisation d’ampleur, « soutenue par les trois syndicats de pilotes d’Air France et parallèlement à une grève déclenchée les 30 et 31 juillet par nos collègues sol de la plateforme Roissy Charles de Gaulle », démontre à nouveau selon les deux organisations l’obstination de la direction d’Air France qui refuserait « par dogme d’accéder à des revendications plus que raisonnables au vue de la situation financière de l’entreprise ». L’intersyndicale rappelle les « 220 millions d’euros d’économies et de productivité réalisés entre 2013 et 2015 par les PNC, entrainant la suppression de plus de 2000 postes et permettant le redressement de la compagnie », pour mieux dénoncer le fait qu’Air France « refuse aujourd’hui de protéger notre population pour une durée supérieure à 17 mois ». Le SNPNC et l’UNSA PNC dénoncent toujours le refus de la direction de s’engager sur la durée, limitant à 17 mois la proposition de reconduction temporaire « quasiment à l’identique » de l’accord actuel arrivant à échéance en octobre. Air France considèrerait les salariés comme « la seule variable d’ajustement », et prévoirait « d’ores et déjà, au mépris de la sécurité et de la sureté à bord, de nouvelles baisses de nos compositions d’équipages », alors que les PNC sont « épuisés par la densification du service et l’augmentation des cadences. L’explosion des arrêts maladies et des risques psychosociaux en témoigne ». Et les syndicats y ajoutent la multiplication des attentats « à travers le monde et dans nos escales », « réclamant une vigilance et un professionnalisme incompatibles avec de nouvelles baisses d’effectifs ». Ces « demandes légitimes » ne semblent pas émouvoir Air France qui a selon le communiqué « rompu tout contact depuis vendredi et se concentre désormais sur la déstabilisation de notre mouvement de grève ». Une référence sans doute aux déclarations du PDG d’Air France Frédéric Gagey dans le Parisien, qui considère la grève annoncée de sept jours comme une « aberration ». L’intersyndicale PNC rappelle qu’elle a prouvé « à de nombreuses reprises et dernièrement à l’occasion de la négociation du plan Transform 2015 qu’elle était capable de s’engager lorsque l’entreprise allait mal », demande donc un changement radical du dialogue et de la politique sociale d’Air France qui passera « notamment par une amélioration significative de nos conditions de travail sur la durée ». Mais elle dit aussi rester à la disposition de la direction pour reprendre les négociations. A la veille du weekend, Air France avait déploré  le maintien de l'appel à la grève « alors même que la direction a proposé un accord favorable ». La direction disait avoir adressé vendredi matin aux organisations représentatives une proposition pour « clarifier et compléter » le projet d'accord collectif PNC sur la période allant de novembre 2016 à mars 2018. En complément des améliorations contenues dans le projet d'accord, cette nouvelle proposition comportait selon la compagnie « plusieurs avancées, qui répondent pour une large part aux demandes formulées tant par l'UNAC – qui a reporté son préavis de grève il y a plusieurs jours – que par l'UNSA PNC et le SNPNC-FO ».