La compagnie aérienne low cost Ryanair affiche au premier trimestre de l’exercice en cours un bénéfice après taxes en hausse de +4%, en ligne avec les attentes. Sur la même période, son trafic passager a augmenté de +11% tandis que le prix moyen du billet d’avion chutait de 10% en dessous de 40 euros. Dans son communiqué du 25 juillet 2016, la spécialiste irlandaise du vol pas cher souligne par la voix de son CEO Michael O’Leary que cette progression « modeste » des bénéfices a été atteinte au premier trimestre (avril à juin) malgré « l’absence de Pâques, la volatilité du marché en raison des attentats terroristes et les grèves répétées du contrôle aérien français, qui ont affaibli les prix et entrainé plus de 1000 annulations de vol ». Le nombre de passagers de Ryanair a atteint 31 millions (+11%), avec un coefficient d’occupation à 94% (+2 points), tandis que son revenu est en hausse de +2% à 1,687 milliard d’euros ; le bénéfice après impôts et taxes passe à 256 millions d’euros (+4%), avec une marge stable inchangée à 15%. La low cost souligne aussi la réduction des coûts unitaires de -9% (-4% hors carburant), et le fait que les revenus annexes représentent 26% de son revenu global (24% pendant la même période en 2015). Parmi les faits saillants de ce premier trimestre financier, Ryanair rappelle l’ouverture de quatre nouvelles bases (dans les aéroports de Belfast, Corfou, Ibiza et Saint-Jacques de Compostelle) et l’annonce de huit autres cet hiver (Bucarest, Bournemouth, Hambourg, Nuremberg, Prague, Sofia, Timisoara et Vilnius), mais aussi l’ajout de cinq avions dans celle de Berlin – et son arrivée au Luxembourg, 33e pays de son réseau. Quelque 133 nouvelles liaisons seront inaugurées pendant la prochaine saison hivernale, mais « malheureusement » l’imposition d’une nouvelle taxe de 8,5 euros en Norvège a entrainé la suppression de 16 routes et la fermeture de la base de Rygge. Ryanair souligne aussi la responsabilité de la mauvaise météo et des grèves du contrôle aérien dans le recul de sa ponctualité (87% contre 91% au T1 2015), et le lancement de la troisième année du programme AGB (Always Getting Better), avec entre autres la simplification des tarifs de bagage enregistré ou l’amélioration de l’offre Business Plus avec des billets plus flexibles pour les voyageurs d’affaires. La low cost réserve aussi un paragraphe aux conséquences du vote en faveur du Brexit, « une surprise et une déception » : jusqu’à ce que des clarifications voient le jour d’ici deux ans, Ryanair « est incapable de prédire les effets qu’il aura sur l’environnement économique et de régulation, mais a mis en place des plans d’urgence pour parer à toute éventualité ». Si le court terme ne concerne que la chute du cours de la livre ou la croissance ralentie sur le vieux continent, à long terme la compagnie juge « gérables » les questions autour de ses trois routes intérieures au Royaume Uni et des actionnaires britanniques. En attendant, sa croissance se fera hors des aéroports de Grande Bretagne pendant ces deux prochaines années, avec en particulier des baisses de capacités à Londres-Stansted (sans annulation de route). Côté prévisions, Ryanair souligne avoir des réservations pour le deuxième trimestre « en hausse de 1% par rapport à 2015 », et revoit à la hausse le trafic annuel espéré, à 117 millions de passagers (un million de plus que lors des précédentes prévisions, 10% de plus que lors de l’exercice précédent). Le bénéfice après impôts et taxes devrait être en augmentation d’environ 12% entre 1,375 et 1,425 milliards d’euros – sous réserve de conséquences inattendues liées au Brexit.