On connait désormais le nom des futurs actionnaires majoritaires des sociétés gérant les deux plus grands aéroports de province : l’Etat a « pressenti » le consortium Azzurra (Atlantia / Aeroporti di Roma / EDF) pour Nice-Côte d’Azur, et le consortium Vinci Airports / CDC / Predica pour Lyon-Saint Exupéry. Le tout rapportera environ 1,7 milliard d’euros. Le ministère des finances a annoncé le 28 juillet 2016 le résultat des appels d’offres lancés pour la reprise de ses parts dans les aéroports lyonnais et niçois. Dans les deux cas, la décision définitive de cession interviendra à l’issue d’une procédure de consultation, et après autorisation des autorités compétentes en matière de contrôle des concentrations ainsi qu’en matière d’aviation civile ; le tout devant être bouclé à l’automne. air-journal_aeroport NiceA Nice-Côte d’Azur (12 millions de passagers par an), le consortium Azzurra, constitué de Atlantia (65,01%), Aeroporti di Roma (10%) et EDF Invest (24,99%) est présenté par Bercy comme « acquéreur pressenti » de la participation de 60% détenue par l’Etat. Pour le ministère, ce consortium « dispose d’une expérience aéroportuaire solide et a présenté l’offre la mieux-disante, tant du point de vue financier que s’agissant du projet industriel, stratégique et social, en valorisant pleinement le potentiel de développement du groupe ACA ainsi que le développement économique et touristique du territoire azuréen, tout en préservant les intérêts patrimoniaux de l’Etat. Le consortium s’engage à préserver l’emploi au sein du groupe ACA. Enfin, le consortium Azzurra s’engage à poursuivre les actions entreprises par ACA visant à limiter son impact sur l’environnement. Le consortium est également le mieux disant s’agissant des modalités d’association des acteurs locaux à la gouvernance de l’aéroport ». Cette vente rapporte 1,22 milliards d’euros à l’Etat, la concession courant jusqu’à 2044. air-journal_Lyon aeroportMême ton pour la privatisation du gestionnaire de Lyon-Saint Exupéry (9 millions de passagers par an), où l’acquéreur pressenti est le consortium constitué de Vinci Airports (51%), la Caisse des Dépôts et Consignations (24,5%) et Predica (24,5%) est présenté par Bercy comme « acquéreur pressenti » de la participation de 60% détenue par l’Etat au capital de la société Aéroports de Lyon (ADL). Le ministère de l’économie et des finances explique que « le consortium emmené par Vinci Airports, qui dispose d’une expérience aéroportuaire solide, a présenté l’offre la mieux-disante tant du point de vue financier que s’agissant du projet de développement de long-terme ambitieux pour la société ADL, s’appuyant sur le dynamisme et l’attractivité du territoire rhônalpin. Le consortium s’engage notamment à permettre la croissance du trafic des plateformes lyonnaises tout en poursuivant et en renforçant les actions entreprises par ADL visant à limiter son impact sur l’environnement. Le consortium s’engage en outre à promouvoir le développement professionnel de chaque employé d’ADL ». Cette vente rapport 535 millions d’euros à l’Etat, la concession courant jusqu’à 2047. Dans les deux cas, l’Etat souligne que l’arrivée au capital des sociétés de gestion des aéroports d’un investisseur privé expérimenté et s’engageant sur le long terme, doit permettre d’offrir des perspectives solides pour le développement de l’aéroport et de son territoire, et ainsi contribuer à l’attractivité et au dynamisme de toute l’économie régionale, comme cela a été le cas en Europe lors d’opérations antérieures, notamment en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie. S’il ne sera plus actionnaire des sociétés ADL et ACA, l’Etat conservera « par son rôle de concédant, les leviers lui permettant de s’assurer de la robustesse économique de la société et du respect des exigences liées au service public aéroportuaire, notamment en matière de sûreté et de prise en compte des enjeux environnementaux ». Les deux gestionnaires partiellement privatisés (les 40% restants du capital sont aux mains d’actionnaires publics locaux) demeurent « soumis à une régulation de leurs tarifs de redevances aéroportuaires par l’Autorité de Supervision Indépendante, qui devra homologuer chaque année ces tarifs et s’assurera qu’ils évoluent de façon modérée ». Et l’Etat reste propriétaire des infrastructures.