Dans un document transmis à la SEC, organisme réglementant les marchés à Wall Street , l’avionneur américain Boeing estime comme « raisonnablement possible » la décision « d’arrêter la production du 747 ».

C’est un scénario qui se profilait à l’horizon en raison de le désaffection constatée de la part des compagnies aériennes pour ce quadriréacteur. Boeing ne possède plus que 20 appareils 747-8 restant à livrer, sur un total commandé de 125 seulement, dont 41 en version passagers. Et l’avenir semble de plus en plus sombre avec seulement 8 commandes entre 2014 et 2016. Enfin, pour ne rien arranger, le marché du fret mondial  s’essouffle, assombrissant les espoirs pour Boeing de vendre des versions cargo dans un futur proche.

Le constructeur avait déjà prévu de diminuer sa cadence de production, la faisant passer de 1,5 appareil produit par mois aujourd’hui à 0,5 appareil à partir de septembre prochain. Pour rappel, en 2013, avant la baisse des commandes pour son quadriréacteur à double pont, elle produisait encore 2 Jumbo Jet par mois.

air-journal corsair boeing 747 TUI by FVandentorrenDepuis le premier vol commercial un 22 janvier 1970 entre New York et Londres par la défunte compagnie américaine Pan Am, le 747 a été produit à plus de 1500 exemplaires, avec des propriétaires emblématiques comme Air Force One, la flotte présidentielle américaine - les Etats-Unis ont d’ailleurs commandé deux 747-8 pour des livraisons à l’horizon 2024- ou le groupe de rock Iron Maiden dont le 747 est piloté par le chanteur et leader Bruce Dickinson vers les quatre coins du monde. Aujourd’hui, plus de 500 747 sont encore en service, mais de nombreuses compagnies à l’instar d’Air France en janvier dernier ont arrêté de le déployer, ou programment de les retirer progressivement.

Dans un même mouvement de désaffection pour les quadriréacteurs, Airbus a d’ores et déjà annoncé la baisse du rythme de production pour son A380, qui passera à 12 exemplaires par an à partir de 2018. L’objectif est bien sûr de prolonger la vie industrielle de ces super gros porteurs en attendant des jours meilleurs.