Le programme de vol de la compagnie aérienne Air France est de nouveau normal ce mercredi, après la grève de sept jours de ses hôtesses de l’air et stewards. Le coût du conflit est estimé à plus 90 millions d’euros, et l’appel à une reprise des négociations a été reçu plutôt positivement par les syndicats à l’origine du mouvement. Tous les vols de la compagnie nationale française doivent être assurés ce 3 août 2016 pour la première fois en huit jours, même si ponctuellement des perturbations de dernière minute ne sont pas à exclure dans les aéroports de l’hexagone. Le bilan d’Air France fait état de près de 1400 vols annulés, avec un impact sur environ 180.000 passagers. Plus de 7500 agents « se sont mobilisés dans les call-centers, en agences de voyages et en escale, afin d'apporter des solutions aux clients et de limiter au maximum les désagréments occasionnés », précise la compagnie selon qui cette mobilisation « au sol et en vol a ainsi permis d'assurer le maintien de plus de 80% du programme court et moyen-courrier, et plus de 90 % du programme long-courrier ». Plus de 70% des clients impactés se seraient vus proposer des solutions de report avant le départ de leur vol, grâce aux plus de 1,1 millions de SMS et courriels envoyés depuis le lundi 25 juillet pour les informer « individuellement et en temps réel ». Air France renouvelle donc « ses excuses aux clients qui ont subi ce regrettable mouvement social au cœur de la saison estivale ». Autre face du bilan d’Air France, le coût de la grève estimé à plus de 90 millions d’euros par le PDG Frédéric Gagey sur France Info. « Une somme extrêmement importante, c'est en gros la valeur d'un avion long courrier », a-t-il déclaré, se référant sans aucun doute aux prix négociés sur de grosses commandes puisque le tarif catalogue au 1er janvier d’un Airbus 320neo est déjà de 107,3 millions de dollars (95,7 millions d’euros). Cette estimation inclut les remboursements de billets d’avion, l’indemnisation des dommages subis par les clients et l’impact financier d’appareils volant seulement à moitié pleins, faute d’un nombre suffisant de PNC à bord. Incontestable en revanche, l’impact « très négatif sur l’image » d’Air France évoqué par le PDG, à un moment où elle cherche à « renforcer le sens du service ». Le dernier jour de grève des PNC a été marqué par l’invitation de la direction aux syndicats pour « reprendre les négociations dans le courant du mois d'août », souhaitant « se donner du temps pour des négociations sereines ». De nouvelles bases de négociations devraient d'ailleurs être dévoilées par Air France le 24 aout selon un syndicat. Le courrier envoyé au SNPNC-FO, à l’UNSA-PNC (45% des voix et à l’origine de la grève) et à l’UNAC (qui avait repoussé son préavis de grève à octobre) a été plutôt bien accueilli : « nous y sommes favorables. Notre objectif est de parvenir à la signature d'un accord », explique dans Capital Christelle Auster, secrétaire générale adjointe du SNPNC, ajoutant que son organisation « ne souhaitait pas reconduire la grève ». Air France a en outre proposé de maintenir jusqu’en février 2017 l’accord actuel, qui arrive à échéance fin octobre, afin de donner un peu plus de temps aux négociations. Ce dernier point ne convainc pas l’UNAC, dont la présidente Flore Arrighi précise qu’elle préfèrerait l’application du plan de la direction comme prévu (prolonger cet accord de 17 mois avec quelques modifications) – le SNPNC et l’UNSA ayant de leur côté justifié la grève par le refus de cette échéance jugée trop courte : le plan d'Air France « contient des mesures d’amélioration de vie du personnel navigant commercial », estime la dirigeante.