Le ton monte entre la compagnie aérienne Swiss International Air Line et Turkish Airlines, la première accusant la seconde d’être en partie responsable de l’abandon à Zurich de ses routes vers Istanbul et Izmir. Interrogé dans la Tribune de Genève du 2 aout 2016, le porte-parole de la compagnie nationale suisse Stefan Vasic n’élude pas les raisons de la baisse de la demande, liées à la sécurité (« détérioration massive de la sécurité à Istanbul ») ou à l’économie en général, pour justifier la suspension cet hiver des deux routes entre la base de Zurich-Kloten et les aéroports d’Istanbul-Atatürk et d’Izmir-Adnan Menderes. Mais il ajoute à cela « la forte croissance de la compagnie en partie étatique Turkish Airlines (qui a) provoqué l’apparition de surcapacités et un effondrement des prix sur la ligne Zürich – Istanbul ». Une accusation qui rappelle celles portées par Swiss et plus largement sa maison-mère le groupe Lufthansa ou Air France-KLM contre les compagnies du Golfe, accusées de bénéficier d’un financement public massif. Le porte-parole affirme d’ailleurs que « nos concurrents du Golfe peuvent se permettre de voler à vide sur certaines destinations et, dès lors, de pratiquer des tarifs imbattables ». En mars 2014 selon le quotidien, Swiss déclarait être « une compagnie privée, tandis que les transporteurs aériens du Golfe sont des sociétés quasi étatiques. Elles disposent de conditions-cadres radicalement différentes de celles de leurs concurrents européens ». Rappelons que du 30 octobre 2016 et jusqu’au 25 mars 2017, la compagnie de Star Alliance ne proposera pas ses deux routes entre la Suisse et la Turquie : un vol quotidien en Airbus 320 était prévu vers Istanbul, et deux rotations hebdomadaires en A321 vers Izmir. Swiss ne dessert Istanbul et Izmir que depuis Zurich, dans le premier cas face à la concurrence directe de Turkish Airlines et AtlasGlobal plus la low cost Pegasus Airlines à Sabiha Gokcen, et dans le second face indirectement à Turkish Airlines (vers Genève). Aucun autre aéroport turc ne figure dans son réseau. Pas de réaction directe à ces accusations de la part de Turkish Airlines, membre elle aussi de Star Alliance, mais la Tribune de Genève cite son responsable des ventes en Suisse romande Celil Yilmaz, qui observe « une stabilité réjouissante » : la période de fin juin à mi-septembre « constitue la période de la plus forte demande sur nos vols Genève-Istanbul depuis des décennies. Et cette tendance se confirme en 2016 avec 25 vols hebdomadaires », précise-t-il.