Interdit de grève jusqu’à début septembre, le syndicat de personnel au sol FNV de la compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines a mené samedi à Amsterdam une grève du zèle de quatre heures, n'affectant les vols que de manière imperceptible. Son appel contre la décision du tribunal sera entendu mardi. Une trentaine d’avions de la compagnie nationale néerlandaise ont décollé avec quelques minutes de retard le 20 aout 2016 à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, où le FNV avait organisé une grève du zèle de 9h00 à 13h00 par quelque 230 membres pour protester contre la nouvelle convention collective. Le porte-parole du FNV Leen van List a souligné dans NOS que « ce n’était pas notre intention » de perturber les vols des passagers, l’action étant destinée à « prouver à KLM que la charge de travail est trop importante » pour son personnel au sol. Qui n’a donc pas soulevé les bagages trop lourds, et respecté strictement les consignes sur la vitesse des tracteurs à bagages entre autres actions. Le gestionnaire de l’aéroport et la compagnie de l’alliance SkyTeam ont confirmé que les retards causés par la grève du zèle avaient été « imperceptibles » pour les voyageurs, plus affectés par le mauvais temps. Sauf pour l’équipe paralympique des Pays-Bas selon le quotidien De Telegraaf, qui a connu samedi matin quelques frayeurs au moment de s’envoler vers Lisbonne avec TAP Portugal pour un stage d’entrainement, avant de prendre la route de Rio ; le syndicat leur aurait assuré qu’aucun retard de plus de 30 minutes ne serait enregistré suite à son action. La cour d’appel doit statuer mardi sur la décision du tribunal qui le 11 aout a interdit toute grève du FNV jusqu’au 4 septembre, en raison de l’affluence en raison des vacances et de la menace terroriste. La grève au sol, prévue le 3 aout pendant une heure et demie à Schiphol, avait déjà été bloquée pour huit jours, KLM estimant alors que l’arrêt de travail aurait pu lui coûter jusqu’à 4 millions d’euros et affecter « des milliers de passagers, avec pour résultat des retards, des correspondances ratées et/ou des bagages manquant à l’appel ». Rappelons que la compagnie soeur d'Air France fait aussi face à la grogne des pilotes, tandis que les négociations avec le personnel de cabine sont au point mort. Avec dans tous les cas un point majeur de friction : les pensions de retraite, qui vont coûter très cher à KLM cette année suite à des modifications des modes de calcul imposés par le gouvernement.