Les négociations entre la compagnie aérienne Air France et les syndicats d’hôtesses de l’air et stewards reprennent demain, après la semaine de grève menée entre fin juillet et début aout. Alors qu’un appel à la grève générale le 15 septembre 2016 a été lancé contre la Loi Travail, la compagnie nationale française reprend le 24 aout les négociations sur le futur accord d’entreprise de ses 13.600 PNC, celui en vigueur actuellement arrivant à échéance fin octobre. Air France avait proposé de le prolonger de 17 mois avec quelques modifications, une proposition refusée par le SNPNC-FO et l’UNSA-PNC (45% des voix et à l’origine de la grève) mais acceptée par l’UNAC (qui avait repoussé son préavis de grève à octobre). Au dernier jour de la grève, la direction avait amendé cette proposition, parlant d’un maintien jusqu’en février prochain et fixant au 24 aout la reprise des discussions, afin de « se donner du temps pour des négociations sereines ». Elle précisait alors vouloir négocier d’une part un accord à durée indéterminée sur les carrières et certaines règles de rémunération, et d’autre part un accord à durée déterminée sur les « autres règles ». Nul ne semble savoir sur quels points la rencontre de mercredi portera : « on ne sait pas du tout quelle va être la teneur de ce rendez-vous », avoue dans le Point Françoise Redolfi (UNSA), tout en affirmant que le syndicat y va en espérant tourner la page d'un dialogue jusqu'alors stérile. « Nous sommes ouverts à toute proposition et à tout nouveau changement de cap », ajoute Christophe Pillet du SNPNC. A priori, le calendrier et la méthode devraient être négociés avant d’aborder les mesures proprement dites ; les syndicats craignent que ces dernières prévoient « d’ores et déjà, au mépris de la sécurité et de la sureté à bord, de nouvelles baisses de nos compositions d’équipages ». Les PNC d’Air France sont selon eux « épuisés par la densification du service et l’augmentation des cadences. L’explosion des arrêts maladies et des risques psychosociaux en témoigne ». Sans oublier la multiplication des attentats « à travers le monde et dans nos escales », impliquant pour les hôtesses de l’air et les stewards « une vigilance et un professionnalisme incompatibles avec de nouvelles baisses d’effectifs ». L’intersyndicale PNC a maintes fois rappelé qu’elle a prouvé « à de nombreuses reprises et dernièrement à l’occasion de la négociation du plan Transform 2015 qu’elle était capable de s’engager lorsque l’entreprise allait mal » ; elle demande donc un changement radical du dialogue et de la politique sociale d’Air France qui passera « notamment par une amélioration significative de nos conditions de travail sur la durée ». Air France doit aussi reprendre cet automne les négociations avec les pilotes, et gérer fin septembre le procès des salariés impliqués dans les violences autour du CCE d’octobre 2015 (l’épisode des « chemises déchirées »), lors duquel l’intersyndicale appelé à manifester. Une rentrée sociale qui risque donc d’être agitée, d’autant que l’appel à la grève générale contre la Loi Travail le 15 septembre a été lancé par les syndicats CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, UNL et Fidl, et devrait avoir un impact sur le transport aérien.