Après cinq ans de vaches maigres, la compagnie aérienne Thai Airways prépare un plan de croissance sur dix ans incluant le lancement de nouvelles routes et acheter de nouveaux avions. Lors d’un entretien avec le Bangkok Post le 17 aout 2016, le président de la compagnie nationale de Thaïlande Charamporn Jotikasthira a détaillé le plan 2017-2027 qui lui permettra d’augmenter le trafic passager. « Thai Airways a la capacité de concurrencer de nouveau les autres leaders du marché », explique le dirigeant en référence aux Singapore Airlines et autres Cathay Pacific, et elle sera « bien plus réactive, seule façon de survivre dans une industrie très dure ». Car outre ses rivales régionales, elle fait face sur le long-courrier à la concurrence des compagnies du Golfe, et sur le moyen-courrier à l’explosion des low cost telles qu’AirAsia. Après avoir supprimé de nombreuses destinations dont Los Angeles, Madrid, Rome ou Moscou au départ de sa base à l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi, la compagnie va donc de nouveau agrandir son réseau, y compris vers les Etats-Unis – même si ce ne sera probablement pas la Californie, juge le dirigeant. Ce développement passera aussi par la mise à la retraite des avions consommant trop de carburant et l’achat de nouveaux avions, précise encore M. Charamporn, ce qui aidera la compagnie de Star Alliance à « contrôler ses coûts tout en augmentant ses capacités, et pratiquer une politique tarifaire plus agressive ». Quatorze appareils sont en attente de livraison d’ici 2018, dont le premier des douze Airbus A350-900 qui arrivera à Bangkok la semaine prochaine et deux Boeing 787-9 Dreamliner (pour 2017) ; en 2011, elle avait 37 avions en commande. Ses treize 747 et A340 sont toujours cloués au sol en attendant un repreneur, ce qui est difficile « en raison de leur âge et de leur consommation », précise le président. Mais M. Charamporn, nommé après le coup d’état de 2014 et partant en retraite l’année prochaine, semble sûr d’une chose : « le pire est passé » pour Thai Airways. Ses coupes sombres dans les effectifs et dans les coûts, plus des ventes d’actifs et la baisse du prix du pétrole, ont permis à la compagnie de diviser par quatre sa perte nette au deuxième trimestre par rapport à l’année dernière (malgré les attentats en Europe « et la concurrence »), et donc de dégager un profit de 89 millions de dollars au premier semestre ; depuis le début de l’année, le cours de son action est en hausse de 191%.