La compagnie aérienne Tunisair va se séparer d’un millier d’employés, dont 400 par départs volontaires, dans le cadre du plan d’austérité dévoilé par le nouveau gouvernement. Gagner en compétitivité et réduire les coûts dans la compagnie nationale tunisienne : c’est ainsi qu’a été justifiée par le nouveau ministre des transports Anis Ghedira la suppression de 1000 emplois, soit environ 12,7% de la main d’œuvre à plein temps (8200 salariés). Dans un entretien accordé à Reuters et rapporté par Jeune Afrique, il explique que Tunisair a préparé ce plan depuis plusieurs mois, et l’a discuté « avec les principaux syndicats » : « Nous allons bientôt faire sortir 400 employés qui ont choisi de partir volontairement, et ils vont recevoir une compensation », a précisé M. Ghedira. Reconduit à son poste dans le nouveau gouvernement de Youssef Chahed, le ministre applique donc la consigne de réduction des dépenses publiques et de limitation des pertes des entreprises publiques, qui dans ce dernier cas auraient atteint 1,5 milliard de dollars l’année dernière. Ces suppressions de postes devraient coûter environ 50 millions de dollars à l’Etat, qui détient 75% de Tunisair. Son plan de restructuration avait été mis en place fin 2012,  et prévoyait déjà un coût social sévère : licenciement de 20% du personnel en 2013 et 2014, près de 330 départs en retraite non remplacés, gel des embauches (des CDD seulement en cas de nécessité absolue), gel des salaires pour deux ans… Il s’agissait de contrecarrer l’explosion des effectifs qui avait suivi la révolution en 2011, avec entre autres l’intégration de 3000 employés de ses filiales de catering ou de services au sol : elle employait alors 230 personnes par avion (32 dans sa flotte fin 2012). Ce plan avait toutefois été revu à la baisse l’année dernière par la PDG Sarra Rejeb. Tunisair a transporté au premier semestre 2016 1,35 million de passagers (+3,9%), avec des revenus progressant de +9,15%.