La compagnie aérienne low cost Ryanair relancera au printemps prochain une liaison entre Londres et Strasbourg, après un an d’absence. Tout en rappelant la future baisse de sa croissance en Grande Bretagne due au Brexit, elle demande l’ajout d’une piste supplémentaire dans trois aéroports de la capitale, Heathrow, Stansted et Gatwick. A partir du 26 mars 2017, la spécialiste irlandaise du vol pas cher proposera deux vols par semaine entre sa base à Londres-Stansted et l’aéroport de Strasbourg-Entzheim, opérés dans les habituels Boeing 737-800 de 189 sièges. Pas d’horaire en ligne au moment d’écrire ces lignes, mais Ryanair sera sans concurrence sur cette route qu’elle avait abandonnée en mars dernier, en même temps qu’easyJet ; les deux low cost s’étaient installées à Strasbourg en 2013, après une baisse de la taxe d’aéroport. Ryanair est présente cet été à Entzheim, avec une route depuis Porto pour laquelle les réservations sont impossibles après le 4 novembre ; mais elle annonce dans un communiqué que le programme de vol 2té 2017 sera lancé « très prochainement ». Yann Delomez souligne que le retour de cette ligne est fêté jusqu’au 6 septembre minuit par une vente de billets dans le sens Strasbourg – Londres à partir de 19,99 euros pour un voyage en avril et mai prochain. La low cost irlandaise a également annoncé hier d’autres nouveautés à Londres : à Stansted, des vols supplémentaires seront mis en place vers Sofia et Nuremberg (deux rotations quotidiennes chaque), l’aéroport proposant l’été prochain 132 routes. A Luton, elle ouvrira le 1er mai une nouvelle liaison vers Faro avec cinq vols par semaine venant s’ajouter à ceux opérés depuis Stansted (18 routes au total dns l’aéroport londonien). Avec les cinq lignes proposées à Gatwick, Ryanair compte transporter 23,6 millions de passagers l’année prochaine vers et depuis Londres. Le CEO Michael O’Leary s’est dit hier « content de ce programme estival à Londres », mais a profité de l’occasion pour demander au nouveau gouvernement britannique d’être « radical » et ne pas opter que pour une seule piste supplémentaires dans l’ensemble des aéroports de la capitale : il souhaite que Heathrow, Stansted et Gatwick disposent chacun d’une piste de plus, « ce qui règlera pour les 50 prochaines années tous les problèmes de capacité », tout en assurant la concurrence entre les trois plateformes et « empêchant les compagnies aériennes et les passagers de sa faire arnaquer par un monopole sur les pistes ». Michael O’Leary a également rappelé en conférence de presse que les incertitudes liées au Brexit vont obliger Ryanair à « diminuer par deux sa croissance au Royaume Uni » : elle devrait être de 6% en termes de capacités pendant l’année financière débutant en avril 2017, contre 15% attendus pendant celle en cours. La prévision de trafic en Grande Bretagne a déjà été revue à la baisse, de 50 millions de passagers avant le vote à 44,5 millions suite à la victoire des Brexiteurs. Selon le CEO, seule la fin de ces incertitudes permettra à Ryanair de baser plus d’avions dans les aéroports du pays ; en attendant, dix 737-800 qui devaient atterrir dans les bases britanniques prendront la direction d’aéroports allemands et polonais. Et il estime que l’impact réel de la décision de quitter l’Union européenne (la dépréciation de la livre qui a rendu plus chers les voyages à l’étranger des Britanniques) est masqué par la « baisse significative » du prix des billets d’avion par toutes les compagnies aériennes.