Le syndicat d’hôtesses de l’air et stewards SNPNC affirme que 10% d’entre eux souffrent de « mal aigu des montagnes » lors de vols à bord des Airbus A380 de la compagnie aérienne Air France. Dans un tract intitulé « Les bonheurs de l’A380 », le Syndicat National du Personnel Navigant Commercial rappelle que la compagnie nationale française a mis en service dix superjumbos depuis 2009, date depuis laquelle il affirme avoir reçu les rapports de nombreux PNC évoquant « des problèmes de santé consécutifs à une rotation sur ce type avion (céphalées, saignements de nez, sensations de jambes lourdes, nausées, fatigue accrue…) ». Un PNC sur dix opérant dans les A380 serait victime de ce Mal Aigu des Montages (MAM), décrit par le syndicat comme un « syndrome de souffrance, lié à une montée trop rapide en haute altitude, à l'absence d'acclimatation progressive et à une sensibilité personnelle plus ou moins importante en fonction des physiologies de chacun. Ses symptômes se traduisent par des céphalées, des nausées et des vomissements, de l’insomnie, une fatigue générale, une lassitude, des vertiges, des troubles de l’équilibre, une dyspnée et de l’inappétence ». Il précise que c'est la rapidité exceptionnelle de l'ascension de l'A380 qui crée ce mal ; l'altitude cabine en croisière atteint 2500 m. A cela « s'ajoute un taux d'hygrométrie qui peut descendre à moins de 5% », le syndicat rappelant que dans toute entreprise française, l'employeur « est tenu de prendre des mesures, dès lors que le taux d'hygrométrie sur le lieu de travail atteint 40% ». Selon le SNPNC, les médecins du travail ne préconisent pas un traitement médicamenteux mais privilégient plutôt un examen complémentaire : il recommande donc aux pNC souffrant de MAM de se rapprocher du service médical d’Air France, qui leur prescrira cet examen à l’hôpital Avicenne de Bobigny (le seul accrédité dans ce cas précis). Si le diagnostic confirme les syndromes, les PNC peuvent se faire prescrire une restriction médicale pour l’A380 ; le coût des examens est entièrement pris en charge par l'entreprise, et le PNC lors de l’immobilisation sera pris en charge par la compagnie. Air France propose déjà une « mesure de précaution préservatrice » de restriction à 2 vols en A380 par mois en alternance, à laquelle la DGAC serait opposée selon le syndicat. Le SNPNC en profite pour rappeler que les Boeing 787 Dreamliner ont une altitude cabine inférieure et sont équipés d’humidificateurs, « une volonté du constructeur qui s'adapte à sa clientèle et donc aux PN ». Et trouve « aberrant » qu'Air France programme ses A380 vers des escales en altitude telles que Mexico ou Johannesburg, « car cela prolonge durant l'escale  les symptômes d'inconfort ressentis à bord »…