La compagnie aérienne Aeroflot a finalement transféré sa commande de 22 Boeing 787 Dreamliner à la société de leasing Avia Capital Services, au bout d’un an d’effort pour rompre son contrat avec l’avionneur américain. Le conseil d’administration de la compagnie nationale russe a annoncé le 8 septembre 2016 avoir transféré « tous les droits et obligations » de sa commande de Dreamliner à Avia Capital Services, filiale de la société publique Rostec Corp., chez qui elle loue déjà des 737-800. Aeroflot avait annoncé en 2007 une commande de 22 787-8 Dreamliner (dont quatre convertis ensuite en 787-9), pour un montant de 3,7 milliards de dollars au prix catalogue de l’époque. Ils devaient être livrés à partir de 2014, une livraison reportée à cette année ; mais les retards du programme Dreamliner, puis la crise économique et les sanctions contre la Russie, ont poussé Aeroflot à envisager il y a un an l’annulation de la commande. Cette tentative de sortie du contrat avec Boeing avait été annoncée lors du Salon de Farnborough en juin 2015, le directeur adjoint d’Aeroflot Giorgio Callegari basant la décision sur une analyse « de la capacité à l’aéroport de Moscou-Sheremetyevo » et « de la durabilité du développement de la flotte – en termes de mélange entre monocouloirs et long-courriers et de développement du réseau ». Le CEO Vitaly Savelyev l’avait contredit trois jours plus tard, évoquant des discussions toujours en cours ; et en novembre, les carnets de commandes de Boeing indiquait la conversion de quatre des 22 787-8 en 787-9 – sans communiqué officiel de l’une ou l’autre partie. Aeroflot a toujours affirmé qu’elle ne souffrirait d’aucune pénalité financière en cas de rupture de contrat. Boeing n’a pas commenté le transfert de la commande à Avia Capital Services, mais dès les rumeurs de rupture du contrat il assurait n’avoir « aucune difficulté » à placer ces 22 Dreamliner chez d’autres clients. On rappellera que la compagnie de l’alliance SkyTeam a toujours chez Airbus une commande de 22 A350XWB – dont quatorze A350-900 et huit A350-800 (modèle officiellement abandonné), livrables entre 2018 et 2023. En mai dernier, le PDG d’Airbus Fabrice Brégier affirmait que le contrat « reste valable », tout en reconnaissant que ses efforts pour convaincre Aeroflot de remplacer les A350-800 par des A330neo, « un appareil probablement plus efficace pour ce segment du marché », n’avaient pas encore abouti. L’intégration dans sa flotte d’autres avions venus de la défunte Transaero ont encore compliqué la donne. Outre les 182 Airbus, Boeing et Sukhoi aujourd’hui en service, le carnet de commandes de la compagnie russe affiche entre autres trois 777-300ER supplémentaires (14 en service) et 24 Sukhoi Superjet SSJ100-95 (29 en service). Elle a annoncé mardi l’arrivée d’un nouvel A321, a priori le dernier attendu.