Après les protestations des compagnies aériennes, au premier rang desquelles Air France-KLM, contre le projet de taxe sur les passagers pour financer la liaison ferroviaire CDG Express, le PDG du groupe Aéroport de Paris assure qu’elle sera abandonnée si le projet est « sur-rentable ». Interrogé par BFM la semaine dernière, Augustin de Romanet a déclaré que cette taxe d’environ 1 euro est « un financement provisoire donc réversible » : elle n’est « pas du tout destinée à permettre de faire des profits à quiconque », a précisé le dirigeant du groupe ADP, s’engageant à l’abandonner si « par hasard, le projet était sur-rentable ». Sans préciser quel niveau de rentabilité sera considéré comme normal, ni au bout de combien de temps après l’instauration de la taxe sa rentabilité sera étudiée. Dévoilée le mois dernier dans la presse, ce projet de taxe d’environ un euro par passager (prélevée sur les billets d’avion au départ comme à l’arrivée de Roissy dès 2017) pour financer la ligne ferroviaire qui reliera la Gare de l’Est à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, rapporterait chaque année entre 35 et 40 millions d’euros, permettant d'en boucler le financement. Le but de cette mise en place rapide serait de convaincre les banques de financer le chantier du CDG Express afin qu’il ne souffre d’aucun retard – surtout si les Jeux Olympiques 2024 sont attribués à Paris. Le gouvernement français a déjà indiqué vouloir « réfléchir à une compensation pour faire en sorte que l'opération soit blanche pour Air France et pour toutes les compagnies présentes sur l'aéroport de Roissy », si la taxe est introduite. La compensation pourrait se présenter sous la forme d’une réduction d’autres taxes, a suggéré le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies. Le PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac a lui qualifié d’inacceptable ce projet de nouvelle taxe, rappelant qu’il est favorable au CDG Express mais tout-à-fait « réticent » à l'idée de garantir via une taxe sur les billets d'avion « la rentabilité financière d'un projet porté par d'autres opérateurs ». Ce nouveau prélèvement « alourdirait encore plus les charges déjà élevées qui pèsent sur la compétitivité du transport aérien français » selon le dirigeant, un point de vue partagé par la FNAM, le SCARA et les syndicats.