La section Roissy du syndicat Sud Aérien a lancé un appel à la grève à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle les 27 et 28 septembre, à l’occasion du procès des 16 salariés accusés d’avoir pris part aux violences lors du CCE d’octobre 2015. Le procès des 27 et 28 septembre 2016 au TGI de Bobigny a déjà déclenché un appel à la grève de la part de la CGT Air France pour le mardi 27, mais le syndicat Sud Aérien va plus loin en appelant les salariés du hub Air France de Roissy à deux jours d’arrêt de travail, soit la durée prévue du procès « pour une chemise de DRH déchirée par on ne sait qui ». Il invite ses membres à venir manifester leur soutien aux 16 salariés devant le tribunal : « Condamner les collègues désignés, en interne et judiciairement, reste une ineptie et un coup politico-médiatique », accuse dans un communiqué le syndicat, pour qui « nos collègues déjà "blessés" et très affectés par ces mesures scélérates, ne doivent pas subir de peines carcérales pour s'être opposés à une loi totalement absurde et néfaste pour le monde du travail dans sa globalité ». Sud Aérien dénonce également l’intervention du gouvernement dans la procédure de licenciement du délégué syndical CGT d’Air France Vincent Martinez, la ministre du travail ayant désavoué la décision de l’inspection du travail qui avait rejeté la procédure. Suites aux violences qui avaient perturbé le comité central d'entreprise d’Air France le 5 octobre 2015, seize salariés seront jugés à Bobigny à la fin du mois : cinq employés (tous licenciés et membres de la CGT, dont le délégué syndical), sont poursuivis pour violence en réunion et encourent des peines de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende ; les onze autres sont poursuivis pour dégradations en réunion (ils avaient fait l’objet de mesures disciplinaires, avec des suspensions sans solde de 15 jours). Tous sont accusés sur la foi de témoignages et de vidéos tournées lors des incidents, quand des manifestants avaient envahi le lieu de réunion, prenant à partie les dirigeants présents dont deux avaient perdu leur chemise. Ils voulaient protester contre l’annonce de 2900 suppressions de postes dans le cadre de Perform 2020 y compris via des licenciements secs qui auraient été une première dans l’histoire de la compagnie.