Les compagnies aériennes Lufthansa et Air China ont finalement créé leur coentreprise sur les vols reliant l’Europe à la Chine, deux ans après l’avoir annoncée. Le groupe Lufthansa et celui de la compagnie nationale chinoise ont annoncé le 20 septembre 2016 à Pékin la création d’une coentreprise commerciale, reprenant le protocole d’accord signé en juillet 2014. Toutes les liaisons entre l’Europe et la Chine opérées par les filiales des deux groupes seront opérées en commun, avec des horaires « mieux coordonnés » pour améliorer les correspondances, des tarifs abaissés et un partage des recettes. Cela concerne les liaisons opérées par Lufthansa, Austrian Airlines et Swiss d’une part, et par Air China de l’autre (Brussels Airlines n’est pas concernée, pas plus que les filiales chinoises comme Shenzhen Airlines ou Air Macau). Le partage de codes déjà en place entre les deux membres de Star Alliance devrait être étendu, tout comme la commonalité entre leurs programmes de fidélité respectifs. La coentreprise entrera en vigueur l’année prochaine, au début de la saison estivale et initialement sur les seuls vols au départ ou vers les aéroports de Francfort, Vienne et Zurich. Aucun investissement n’est mentionné. La compagnie allemande suit ainsi le chemin du groupe Air France-KLM, déjà en coentreprise avec China Eastern Airlines et China Southern Airlines, laissant derrière British Airways dont le seul partenaire en Chine est Cathay Pacific. Et elle renforce un peu plus sa position en Asie, où elle a déjà signé des accords de coentreprise avec All Nippon Airways et Singapore Airlines (rappelons que c’est le cas également avec United Airlines et Air Canada en Amérique du nord), la moitié de ses vols long-courriers étant désormais couverts par ces accords. Pour Air China qui est déjà leader chinois sur les vols vers l’Europe, la coentreprise devrait permettre une moindre dépendance au marché intérieur. Outre le renforcement de la position de Lufthansa en Chine, le deuxième plus grand marché du monde où la croissance est forte, son PDG Carsten Spohr a souligné dans un communiqué que l’accord lui permettra de contourner les « restrictions d’infrastucture » du marché chinois, en particulier sur les créneaux de vol dans les aéroports majeurs tels que Pékin et Shanghai. Pour le président d’Air China Cai Jiangjiang, la coentreprise est un « nouveau pas important » dans la stratégie d’internationalisation de la compagnie nationale, après l’accession à Star Alliance en 2007. Les deux compagnies sont déjà partenaires dans Ameco à Pékin, une société de maintenance aéronautique créée en 1989 et qui emploie 11.000 personnes. air-journal_lufthansa-air-china-coentreprise