A l’occasion du salon ITFM Top Resa qui s’est déroulé du 20 au 23 septembre à Paris, le ministre du Tourisme malgache Roland Ratsiraka a annoncé « une nouvelle ère du tourisme pour les Français ». Objectif qui passera par la vente de 49 % du capital d’Air Madagascar à un partenaire privé et de nouveaux investissements notamment pour l’aéroport international d’Antananarivo-Ivato.

En 2015, l’île de Madagascar avait accueilli 244 139 touristes, loin du record de 2008 avec 315 000 touristes. Mais les autorités malgaches ont l’objectif de doubler la fréquentation de l’île en 2018. Pour cela, elles comptent bien sûr sur la compagnie aérienne nationale qui doit solidifier sa situation financière et ses capacités d’investissement en s’adossant à une compagnie étrangère stratégique. L’Etat malgache qui va céder 49 % du capital d’Air Madagascar -elle en conservera la majorité avec 51 %- vient ainsi d’annoncer cette fin de semaine avoir 13 ou 14 acteurs intéressés. S’il « est trop tôt pour dévoiler leur identité », a aussi déclaré Gilles Filiatreault, directeur général d'Air Madagascar, le nom du candidat retenu devrait être dévoilé d’ici février 2017.

La compagnie malgache semble sortir d’un désert. Tombé dans l’annexe B de la liste noire européenne en 2011, elle a retrouvé en juin dernier le droit de faire voler à nouveau ses propres appareils en Europe. Selon son directeur général sur la chaîne TV Plus Madagascar, « des bénéfices ont déjà été enregistrés depuis la sortie de la compagnie de l’annexe B qui sont estimés à 5 millions de dollars ». Quant aux dettes de la compagnie, « Air Mada­gascar a obtenu une garantie de prêt de 25 millions de dollar de l’État, suite à la non objection du Fonds monétaire international ».

Le hub d’Air Madagascar n’est pas oublié puisque l'aéroport international d’Ivato va être rénové de  façon à pouvoir accueillir les gros porteurs dont l'A380 d'ici 2019. Les 120 millions d’euros d’investissement permettront aussi de doubler sa superficie avec notamment la construction d’un nouveau terminal international d’une capacité d’1,5 million de passagers annuels, et dont l’ architecture aura l’aspect du ravinala, « l’arbre du voyageur », espèce endémique de l’île. Ces travaux seront effectués grâce à un partenariat avec  ADP (Paris Aéroport) et Bouygues. Un important programme d’infrastructures routières dans l’île, et accompagné par l'Union européenne doit aussi permettre de réduire le coût des déplacements touristiques dans l’île. Les frais de visites touristiques de moins de trente jours qui sont devenus payants à hauteur de 31 euros depuis février dernier contribueront à financer ces travaux.