L’appel à la grève lancé par les syndicats CGT et Sud Aérien ce mardi n’aura aucun impact sur les passagers de la compagnie aérienne Air France ce mardi, jour d’ouverture du procès à Bobigny de seize de ses salariés suite aux violences du CCE d’octobre 2015. La compagnie nationale française a confirmé opérer un programme de vols normal ce 27 septembre 2016, alors que les deux syndicats qui avaient appelé à la grève manifesteront devant le TGI de Bobigny au premier des deux jours de procès prévus. Suites aux violences qui avaient perturbé le comité central d'entreprise d’Air France le 5 octobre 2015, cinq employés (tous licenciés et membres de la CGT, dont un délégué syndical), sont poursuivis pour violence en réunion et encourent des peines de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende ; les onze autres sont poursuivis pour dégradations en réunion (ils avaient fait l’objet de mesures disciplinaires, avec des suspensions sans solde de 15 jours). Tous sont accusés sur la foi de témoignages et de vidéos tournées lors des incidents, quand des manifestants avaient envahi le lieu de réunion, prenant à partie les dirigeants présents dont deux avaient perdu leur chemise. Ils voulaient protester contre l’annonce de 2900 suppressions de postes dans le cadre de Perform 2020 y compris via des licenciements secs qui auraient été une première dans l’histoire de la compagnie. Air France réclame un euro symbolique. La CGT compte bien transformer ce procès en tribune pour les libertés syndicales et contre les violences patronales, tout en soulignant que deux des prévenus ont tenté de protéger les dirigeants de la compagnie, tandis que l’avocat d’Air France assure être là pour « soutenir ses salariés et répéter que la violence ne peut en aucun cas devenir un mode de régulation des conflits sociaux ». Le jugement sera de toute façon mis en délibéré – à moins que la défense n’obtienne la jonction de ce procès avec un autre (prévu le 9 décembre), portant sur des accusations d’entrave au droit syndical et « immixtion dans un conflit social ».