La compagnie aérienne low cost easyJet a annoncé un résultat mixte pour septembre, avec un trafic en hausse mais un coefficient d’occupation en recul. Et si elle parle d’un trafic record cet été, elle s’attend à un recul de 28% de son bénéfice annuel avant impôt. En septembre 2016, la spécialiste britannique du vol pas cher a vu son trafic passager progresser de 5,2% par rapport au même mois l’année dernière, pour atteindre 6,956 millions de passagers. Mais le coefficient d’occupation de ses monocouloirs Airbus recule de 2,0 points à 91,1% (93,1% en septembre 2015). Sur les douze derniers mois en trafic glissant, easyJet a vendu 71,137 millions de sièges (+6,6%) avec un coefficient d’occupation de 91,6% (+0,1 point). Son communiqué insiste beaucoup plus sur les statistiques du 4e trimestre prenant fin le 30 septembre, montrant que le nombre de passagers a atteint le chiffre record de 22 millions, avec un taux de remplissage de 93,9%. Les passagers ont selon easyJet « pu bénéficier de tarifs bas sur tout le réseau » et le revenu par siège à taux de change constant a baissé de 8,7% au cours du T4 comparé à la même période en 2015. La low cost estime avoir réalisé « une forte performance, en dépit d’un environnement opérationnel difficile pour toutes les compagnies aériennes européennes : perturbations majeures, fluctuations de taux de change impactant le coût du voyage en période de vacances, impact des attaques terroristes sur la demande, et faible coût du pétrole ayant pour conséquence une augmentation des capacités sur le marché ». La capacité d’easyJet a crû de 6,1% durant le trimestre en comparaison avec l’année précédente, « en ligne avec la stratégie d’amélioration de la compétitivité sur le long terme. Cette stratégie passe notamment par la construction de notre position de leader dans un réseau d’aéroports européens majeurs, avec des destinations citadines et balnéaires ». EasyJet précise aussi qu’une baisse de 1,1% est prévue sur l’année pour le coût par siège, hors fuel à taux de change constant, « soit une meilleure estimation que celle escomptée », avec une baisse de 4,6% prévue pour le coût par siège à taux de change constant incluant le fuel. Son attention reste centrée sur les coûts et sur les améliorations structurelles telles que la maintenance et les frais généraux. Mais des mouvements de taux de change significatifs depuis le référendum sur l’Union Européenne (Brexit) ont eu un impact défavorable pour la compagnie. Les opérations de change extérieures sont susceptibles d’avoir un impact négatif net de £90 millions (102 millions d’euros) comparé à l’année financière s’achevant le 30 septembre 2015, avec une hausse de £35 millions depuis le 23 juin. Elle précise qu’un mouvement d’un centime entre £ et $ « impacterait le résultat annuel avant impôts de +/- £3.0m ». La facture carburant d’easyJet pour la seconde partie de l’année fiscale devrait baisser d’un montant compris entre £75 millions et £80 millions comparé aux 6 mois s’achevant le 30 septembre 2015. Perspectives Le bénéfice annuel avant impôts d’easyJet pour l’année s’achevant le 30 septembre 2016 ne sera officialisé que le 15 novembre, mais il est désormais estimé entre £490 millions et £495 millions (entre 556 et 562 millions d'euros), soit un recul de 28% par rapport à l’année précédente (la première fois depuis 2009 selon La Tribune qu’elle ne voit pas son bénéfice augmenter). Le taux d’imposition réel pour l’année financière 2016 affichera un pourcentage « dans le bas de la fourchette, à deux chiffres », principalement dû à des bénéfices extraordinaires liés au transfert d’obligations fiscales à un taux récemment implémenté de 17%. Ceci aura un impact positif sur le profit par action. EasyJet s’engage à déclarer des dividendes annuels sur la base d’un ratio de distribution de 50% du profit après impôts. Elle « continue de voir en cet environnement difficile une opportunité de construire et de renforcer sa position stratégique sur le long terme. En ligne avec nos précédentes projections, la croissance de capacité devrait être de 8% pour l’année financière s’achevant le 30 septembre 2017 ». Près de 45% des sièges sont vendus pour le premier semestre, en ligne avec l’année précédente, et le revenu par siège continue de baisser d’année en année en accord avec les tendances du 4ème trimestre. Le coût par siège, hors fuel et à taux de change constant, devrait augmenter d’1% pour l’année s’achevant le 30 septembre 2017, « reflétant les investissements dans la résilience de nos opérations et la vision sur le long terme en matière de gestion des coûts ». Ceci exclut l’impact d’un certain nombre de ventes d’appareils et de transactions de « leaseback » ainsi que le coût associé à la mise en place d’un nouvel AOC européen qui change la structure organisationnelle et le résultat des négociations en cours avec les syndicats. easyJet « reste engagée à atteindre ses objectifs en matière de stabilité du coût par siège pour l’année financière 2019 comparé à l’année financière 2015 », en excluant le fuel, à taux de change constant et avec un niveau normal de perturbations. L’influence des opérations de change continuera en 2017 du fait d’une Livre faible comparée au dollar américain, impactant le prix du carburant. Carolyn McCall, Directrice Générale d’easyJet, commente dan le communiqué : « easyJet continue de battre des records de fréquentation passagers grâce à son portefeuille de destinations, ses horaires adaptés et son rapport qualité/prix. Cette année, nous avons été impactés pour la première fois par une série d’évènements extraordinaires mais notre formidable réseau, notre contrôle des coûts, les initiatives dédiées aux revenus et notre bilan soutiennent notre confiance ». Elle reconnait que « l’environnement actuel est difficile pour toutes les compagnies aériennes, mais l’histoire nous prouve qu’un contexte tel que celui-ci ne fait que renforcer les compagnies performantes. C’est pourquoi nous continuerons d’investir pour un succès à long terme, de prendre des positions encore plus fortes sur nos différents marchés, et d’établir de nouvelles opportunités de revenu pour l’avenir ».