« Devant le blocage sur le terrain, il vaut mieux arrêter les frais ! », a déclaré sans détour la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, dans une interview publiée aujourd'hui dans le Journal du Dimanche. Elle demande l’abandon du projet controversé du nouvel aéroport Notre-Dame-des-Landes et suggère un aménagement de l'actuelle plate-forme nantaise. « Est-il pertinent de faire prendre des risques pour une infrastructure inadaptée, comme l’ont dit les experts indépendants? N’y a-t-il pas actuellement d’autres priorités pour la Nation? », a-t-elle expliqué, rappelant « qu’il s’agit ici d’un ouvrage qui coûtera entre 800 millions et 1 milliard d’euros, alors qu’il y a tant besoin d’infrastructures dans toutes les régions ». Forts d'une consultation populaire favorable à 55% des voix, les élus locaux et les partenaires de la région sont déterminés à lancer pour de bon le projet du nouvel aéroport. Mais les opposants, écologistes et autres défenseurs de l'environnement, occupent toujours le terrain, bloquant les premiers travaux. « Les élus locaux ne veulent pas perdre la face, c’est compréhensible. Mais le résultat du référendum, positif pour eux, leur permet justement de prendre acte de cette caution... Je suis prête à donner du temps pour des réunions de travail afin de sortir par le haut de cette situation, et j’appelle toutes les parties à faire un effort de bon sens », a souligné la ministre. Cette sortie de Ségolène Royal dans le Journal du Dimanche la met en opposition face au Premier ministre Manuel Valls, qui, lui, est favorable au projet.