Suite à une assemblée générale jeudi 20 octobre du gestionnaire de l’aéroport de Toulouse Blagnac (ATB), l’actionnaire chinois a remporté la décision en négociant le versement de 15 millions d’euros de dividendes aux actionnaires, soit une partie d'un bas de laine qui s’élève à 67 millions d’euros.

Malgré les désaccords avec les autres actionnaires, l’actionnaire chinois Casil Europe (filiale commune de Friedmann Pacific AM et Shandong Hi-Speed) qui possède 49,99% des actions de l’aéroport toulousain, a obtenu gain de cause. « Les actionnaires de l’aéroport ont validé la distribution de dividendes exceptionnels au prorata des parts qu’ils détiennent dans l’entreprise. Le montant adopté n’aura aucun impact sur sa capacité d’investissement, précise dans un communiqué ATB. Son versement interviendra au démarrage des travaux du projet de reconfiguration de l’aérogare ». air-journal toulouse passagersPour rappel, un plan d’investissement portant sur la période 2016-2020 est prévu, moyennant un financement d’un montant de 102 300 000 euros. Les infrastructures de l’aérogare doivent ainsi être rénovées, notamment le hall D et il est prévu la construction d’une nouvelle jetée dans le prolongement du hall A.

Ce versement des dividendes, voulu depuis plusieurs mois par Casil Europe, ne s’est pas fait sans difficultés. Le Conseil départemental et le Conseil régional qui détiennent chacun 5% du capital, ont maintenu leurs votes contre, estimant que « puiser dans les réserves n’est pas opportun d’un point de vue économique » et qu’il est « essentiel de garder des marges de manœuvre financières nécessaires pour l’avenir de l’aéroport » tout en « s’étonnant du changement de position de certains actionnaires publics ».

Car Toulouse Métropole (qui détient également 5 %), la CCI (25 %) qui y étaient également opposés ont finalement voté en faveur d’une redistribution. Peut-être emmenée en partie par l’Etat  (10,01 %) qui a donné son approbation, et par un autre vote le même jour : la modification des statuts de l’entreprise privée garantissant une minorité de blocage aux collectivités locales sur trois mesures sensibles :  les vols de nuit, les terrains loués à Airbus, et les « accès terrestres à l’aéroport », on pense à l’éventuelle arrivée du métro. Les décisions majeures  devront aussi désormais recevoir l’aval de 2/3 des votant comme s’y était oralement engagé l’actionnaire chinois lors des consultations relatives à la privatisation de Toulouse Blagnac.

Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse, a précisé de son côté, que les 750 000 euros touchés lors de cette opération serviraient à financer le « barreau aéroport » de la troisième ligne de métro.