Après 24 heures d’interruption, la compagnie aérienne colombienne Avianca a été autorisée à recommencer ce dimanche ces liaisons vers le Venezuela. Deux jours avant, un de ses 787-8 Dreamliner faisant la route Madrid-Bogota avait été étrangement escorté pendant 20 minutes par au moins un chasseur Sukhoi SU-30 de l’armée de l’air vénézuélienne…

« Après les clarifications intervenues entre les gouvernements de Colombie et du Venezuela au sujet de l’incident survenu avec un avion d’Avianca, l'aéronautique civile de Colombie a autorisé la reprise des activités de et vers le Venezuela », a rapporté la compagnie colombienne dans un communiqué, précisant que ses liaisons Bogota-Caracas et Lima-Caracas reprenaient dès ce dimanche 23 octobre. Mais que s’est-il donc passé pour que ce vol intercontinental d’Avianca ait pu créer de telles frictions diplomatiques ? Selon El Pais, dans la nuit du vendredi, l'équipage d'un Boeing 787 d’Avianca qui effectuait la route Madrid-Bogota a averti la tour de contrôle de capitale colombienne de la présence d'un avion militaire vénézuélien qui se trouvait sur son chemin lors du survol de l'espace aérien vénézuélien. La proximité de l'autre appareil, qui était constante pendant au moins 20 minutes, était telle qu'il a activé le système TCAS (alerte de trafic et d'évitement des collisions), a déclaré une source d’Avianca à El Pais. Avança a également signalé qu’au moment de l’incident, ils ont averti le gouvernement colombien sur une situation se devait d’être clarifiée avec le pays voisin.

Bien que l’incident n’ait pas causé de préjudice aux 248 passagers qui ont atterri à l’heure prévue à Bogota, la compagnie aérienne a suspendu dès samedi ses liaisons vers le Venezuela (deux vols Bogota-Caracas, deux autres qui devaient partir de Caracas et un aller-retour Lima-Caracas ). Elle a de même demandé à ses pilotes de vols internationaux de dévier de leurs trajectoires afin d’éviter de survoler le territoire vénézuélien. La Colombie a de son côté officiellement demandé des explications au Venezuela. Caracas, via la voix de son président Nicola Maduro, a commenté en ordonnant une enquête approfondie sur l’incident. Le député vénézuélien Diosdado Cabello, numéro deux du régime, a qualifié cet incident de « confusion regrettable ».