La direction de la compagnie aérienne Air France et les syndicats doivent faire « du rétablissement de la confiance leur boussole », estime Jean-Paul Bailly dans l’audit qui précède la présentation début novembre du plan Trust Together. La compagnie précise d’autre part que son premier Boeing 787-9 Dreamliner atterrira en France dès le 2 décembre. Les extraits du rapport de Jean-Paul Bailly publiés le 24 octobre 2016 entre autres par Le Parisien n’ont pas apporté grand-chose de neuf par rapport à son interview la veille. Au sein de la compagnie nationale française où « la défiance prévaut », écrit l’ancien dirigeant de la RATP après trois semaines d’entretiens à tous les échelons, « le projet Trust Together (la confiance ensemble) doit proposer une vision partagée et comprise par tous. Cela demande beaucoup de pédagogie de la part de la ligne hiérarchique pour en faire partager le sens ». Soulignant l’écart de compétitivité qui demeure entre Air France, Lufthansa et British Airways malgré le succès partiel du plan Transform 2015, Jean-Paul Bailly estime que de nombreux salariés ont compris que ce plan de restructuration « serait suffisant, et n'ont pas reçu le message que l'adaptation devait être permanente ». D’autant qu’Air France fait selon lui face à « une grave menace pour l’avenir », ne pouvant assurer via les seuls résultats d’exploitation positifs le financement « mur des investissements » du renouvellement de la flotte. Le rapport recommande aussi selon Les Echos de « traiter en priorité les poches de déproductivité, ainsi que les réductions de coûts de support et la simplification des structures afin de démontrer que tous contribuent aux gains d'efficacité », et semble préconiser une approche différenciée selon les métiers. L’ensemble des salariés ont reçu ce rapport hier, Jean-Paul Bailly écrivant que ces derniers « demandent un capitaine qui fixe et garde le cap », tandis qu’il y a « une vraie envie de tourner la page » chez les syndicats. Les syndicats d’Air France justement, à qui le rapport de Jean-Paul Bailly avait été remis vendredi, ont multiplié les réactions : la CFDT par exemple se félicite dans le Parisien des propositions du rapport sur une levée progressive « des facteurs faisant qu'Air France n'est pas à armes égales avec ses concurrents », que ce soit au niveau des taxes sur le continent ou de la régulation sociale européenne par rapport entre autre aux compagnies du Golfe. Selon la CGT, M. Bailly valide « le déséquilibre d'activité et d'offre entre Air France et KLM que nous dénonçons depuis un moment ». Le doute est plus présent chez le syndicat UNAC-PNC, qui voit dans le rapport « surtout un éclairage à destination de M. Janaillac », le PDG du groupe Air France-KLM (et probablement futur président de la compagnie française ayant « besoin de quelqu'un d'extérieur pour objectiver ce qui se passe ». Et que chez les pilotes le SNPL Air France ALPA explique que si un « vent nouveau » a été noté depuis l’arrivée de M. Janaillac, « l'espoir suscité par la nouvelle direction du groupe est grand. S'il n'est pas satisfait, cela débouchera sur une réaction d'autant plus désespérée »… Côté flotte, la compagnie de l’alliance SkyTeam a dévoilé hier la date d’arrivée à l’aéroport de Paris-CDG de son premier Boeing 787-9 Dreamliner : ce sera le 2 décembre si tout se passe bien. L’appareil immatriculé F-HRBA, qui est aussi le 500e Dreamliner assemblé par Boeing, dispose désormais de sa livrée complète. Air France explique que ce processus « se déroule en plusieurs étapes : après un ponçage de la structure de l'avion et l'application d'une couche de protection anticorrosion, la couleur est ensuite projetée sur l'avion grâce à des pistolets de peinture, en plusieurs couches. C'est à cette occasion que le nom et le logo de la compagnie ont été apposés, ainsi que l'immatriculation ». Les 787-9 d’Air France seront configurés pour accueillir 30 passagers en classe Affaires, 21 en Premium et 225 en Economie, et seront équipés du wifi ; les vols de formation des équipages se dérouleraient selon plusieurs sources vers Londres. Le premier vol commercial est toujours programmé le 9 janvier 2017 entre sa base à Paris-CDG et l’aéroport du Caire ; mais avant cela, Air France fera découvrir le nouvel appareil à ses clients avec quatre vols « boucle » de 2h30 autour de Paris le 7 et 8 janvier, pour lesquels les billets seront mis en vente début décembre. Le groupe Air France-KLM a commandé auprès de l'avionneur américain 19 787-9 et six 787-10, douze autres 787-9 devant être fournis par la société de leasing AerCap. Sur ces 37 appareils, les six 787-10 attendus en 2020 sont destinés à KLM ainsi que quinze 787-9 (sept sont déjà en service, aménagés en 30+48+216), les autres 787-9 devant aller à Air France. air-journal_air-france-787-9-fal-livree air-journal_air-france-787-9-fal-livree3