La compagnie aérienne United Airlines a confirmé l’abandon de sa route entre New York et Belfast en début d'année prochaine, provoquant la fureur en Irlande du Nord qui perd ainsi sa seule liaison directe avec les Etats-Unis. La capitale d’Irlande du Nord croyait bien en aout dernier avoir sauvé cette ligne, annonçant le paiement d’une aide financière de 9 millions de livres en trois ans, dont les deux-tiers venant de l’exécutif. Une aide interdite sans surprise par la Commission européenne au nom de la concurrence ; United Airlines a donc annoncé la fin des vols pour le 9 janvier 2017, un porte-parole rappelant que la décision d’annuler sa liaison quotidienne entre sa base à Newark-Liberty et l’aéroport de Belfast International avait été prise « avec regret en raison des faibles performances économiques de la ligne ». Les passagers concernés se verront proposer des alternatives de vol, ou seront remboursés. Les aides déjà touchées par la compagnie américaine auraient été remboursées. Le ministre de l’économie d’Irlande du nord Simon Hamilton a déclaré dans le Belfast Telegraph que le gouvernement avait pris « la bonne décision » en essayant de sauver cette liaison, reconnaissant ne pas avoir « eu le temps » de demander les autorisations au gendarme de la concurrence ; et d’accuser « les bureaucrates non-élus européens » d’avoir saboté cette route « important pour l’Irlande du nord ». Même son de cloche pour le directeur de l’aéroport de Belfast Graham Keedie, selon qui « il n’y a pas meilleur exemple de folie des processus » que ce « défi à la logique ». La Commission européenne a rappelé que l’EU « interdit aux Etats d’accorder des avantages à une compagnie aérienne spécifique aux dépens des autres compagnies, ce qui crée une distorsion dans la concurrence ». Rappelons que la route directe entre les deux villes avait déjà été suspendue en 2015 entre le 6 janvier et le 11 mars par la compagnie de Star Alliance, mais était proposée trois fois par semaine l’hiver dernier à cette période. United Airlines a également annoncé son départ de Newcastle, une route déficitaire dont les perspectives seraient encore assombries par la chute de la livre suite au vote en faveur du Brexit.