La compagnie aérienne low cost Ryanair a présenté au premier semestre de l’année financière en cours une croissance ralentie de son bénéfice net, mais a revu à la hausse ses prévisions à moyen terme, espérant transporter 200 millions de passagers en 2024. Entre le 1er avril et le 30 septembre 2016, la spécialiste irlandaise du vol pas cher a dégagé un bénéfice net de 1,168 milliard d'euros, en hausse de 7%, sur un chiffre d’affaires de 4,132 milliards d’euros (+2%). La marge nette progresse d’un point à 28%. Ryanair explique le ralentissement de la croissance des bénéfices semestriels, qui avaient bondi de +37% à la même période l’année dernière, par les suites du Brexit (la chute de la livre par rapport à l’euro), la série de grèves dans le contrôle aérien et les répercussions des attentats en France  et en Belgique. La baisse du prix moyen des billets d’avion (-10%) a en partie été compensée par le recul des ses coûts, grâce entre autres au prix du carburant. Le trafic de Ryanair a progressé au premier semestre de l’année financière de 12%, pour atteindre 64,8 millions de passagers avec un coefficient d’occupation moyen à 95% (+2 points) ; la compagnie est devenue en juin la première au monde à transporter plus de 11 millions de passagers internationaux en un mois. Pendant ces six mois, elle a ouvert 73 nouvelles liaisons et six nouvelles bases, et reçu 21 nouveaux Boeing 737-800. Pendant l’exercice 2016-2017, elle prévoit de transporter un record de 119 millions de passagers, avec cet hiver la livraison de 31 appareils supplémentaires, les premiers vols vers le Luxembourg (33e pays desservi) et l’inauguration de six nouvelles bases (Bucarest, Bournemouth, Hambourg, Nuremberg, Prague et Vilnius). air-journal_ryanair tailsLe CEO de la low cost Michael O’Leary s’est dit « satisfait » de cette hausse de 7% du bénéfice net malgré les conditions difficiles du marché, soulignant la « réponse » de Ryanair via l’accélération de son programme d'amélioration des services AGB, et « l’utilisation de notre base de coûts inférieure pour stimuler de plus fortes ventes en avance avec des tarifs plus bas ». Il évoque la tendance chez ses concurrentes à « fermer des bases et des routes là où elle ne peuvent pas être compétitives par rapport à Ryanair », et estime que cette tendance va se poursuivre particulièrement en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Belgique. Avec pour conséquence une incitation supplémentaire pour les grands aéroports à vouloir accueillir la low cost irlandaise : fin 2016 et pour la première fois, Ryanair opèrera depuis plus d’aéroports majeurs (105) que depuis des plateformes secondaires (95). Et elle vient d’annoncer pour le 29 mars 2017 l’ouverture d’une base à Francfort. En revanche, le dirigeant de Ryanair reste prudent pour le bénéfice net de l’exercice en cours, les prévisions restant inchangées par rapport à la baisse de croissance de 5% annoncée le mois dernier : ce bénéfice ne doit progresser que de 7% dans une fourchette « entre 1,30 et 1,35 milliards d’euros », au lieu de la croissance de 12% précédemment estimée. En cause, la chute brutale de la livre après le vote en faveur du Brexit, qui impacte un marché britannique représentant environ 26% de ses revenus annuels. Michael O’Leary espère que « le Royaume-Uni restera membre du système de ciel ouvert européen, mais avant que l'issue du Brexit ne soit connue, nous continuerons de nous adapter aux circonstances changeantes ». Mais à moyen terme, Ryanair relève ses prévisions de trafic de 10% : elle compte transporter 200 millions de passagers en 2024, atteignant alors une part de marché supérieure à 20% sur le moyen-courrier européen contre 15% aujourd’hui. La low cost va reporter la sortie de flotte programmée de 35 Boeing 737-800, afin de disposer de 535 avions en 2024. Rappelons qu’elle attend une centaine de nouveaux 737-800, ainsi que cent 737 MAX 200 (avec une option pour cent autres).