La Commission européenne a nié avoir pris une quelconque décision sur l’aide d’état reçue par la compagnie aérienne United Airlines pour qu’elle maintienne sa liaison entre New York et Belfast, contrairement aux affirmations des politiciens d’Irlande du nord. Quand la compagnie américaine a confirmé la semaine dernière l’abandon le 9 janvier 2017 du vol quotidien entre sa base à Newark-Liberty et l’aéroport de Belfast International, la classe politique nord-irlandaise avait rivalisé d’épithètes pour fustiger Bruxelles : le ministre de l’économie Simon Hamilton accusait « les bureaucrates non-élus européens » d’avoir saboté cette route « important pour l’Irlande du nord », le directeur de l’aéroport de Belfast Graham Keedie affirmait qu’il n’y a pas « meilleur exemple de folie des processus » que ce « défi à la logique », Mais dans un communiqué du 10 novembre, la Commission explique « pour être claire » avoir bien reçu une plainte comme quoi « cette aide était en contravention avec les règles de l’Union européenne », qui interdit aux Etats d’accorder des avantages à une compagnie aérienne spécifique aux dépens des autres compagnies, « ce qui crée une distorsion dans la concurrence ». Mais si la plainte a été examinée, aucune décision n’a été prise. La Commission ajoute que les autorités d’Irlande du Nord et United Airlines « ont pris elles-mêmes » la décision de mettre fin à la ligne aérienne. Selon le quotidien Irish News, l’auditeur général Kieran Donnelly avait évoqué dès septembre les « points d’interrogation » entourant l’aide de 9 millions de livres sur trois ans proposée par le gouvernement à United Airlines et qui avait « peu de chances d’être approuvée sur des bases conventionnelles ». Le secrétaire permanent du ministère de l’Economie avait interdit son versement, considérant l’aide « irrégulière » et d’un « mauvais rapport qualité-prix » ; mais il avait été désavoué par le ministre – qui a la semaine dernière avoué ne pas avoir « eu le temps » de demander les autorisations au gendarme européen de la concurrence. De son côté, United Airlines a toujours expliqué que sa décision d’abandonner la ligne entre New York et Belfast (la seule ligne transatlantique dans l’aéroport nord-irlandais) avait été prise « avec regret en raison des faibles performances économiques de la ligne ».