La compagnie aérienne low cost easyJet a dévoilé hier une baisse de 28% de son bénéfice avant impôt en 2015-2016, à 495 millions de livres (574 millions d’euros). Chute de la livre suite au Brexit, grèves et attentats terrorisme sont cités comme responsables. Les comptes annuels dévoilés le 15 novembre 2016 par la spécialiste britannique du vol pas cher font été de résultats conformes à ses dernières prévisions, déjà revues à la baisse : chiffre d’affaires en recul de 0,4% à 4,669 milliards de livres et recette unitaire à 58,46 livres (-6,4%, et -6,9% à taux de change constant), « reflétant l’impact des événements extérieurs » , mais aussi coût par siège amélioré de 2,0% à 52,26 livres (et de 2,6% hors carburant à 38,31 livres), et baisse de la facture carburant de 7,1% à 1,114 milliard de livre. Pendant l’année financière close fin septembre, easyJet a transporté 71,1 millions de passagers (+6,6%), avec un coefficient d’occupation à 91,6% (+0,1 point), des résultats qui « démontrent la résilience de son business model et sa capacité à créer de la croissance même dans des marchés difficiles ». Pour la CEO d’easyJet Carolyn McCall, la low cost affiche sur l’année foncière qui vient de se clore une « performance résiliente, face à des défis significatifs incluant une série d’évènements extérieurs et des vents contraires sur les taux de change ». Ses 73 millions de passagers ont bénéficié d’une « troisième année successive de baisse des prix », la loyauté progressant parmi eux puisque 54 millions ont repris l’avion avec la compagnie orange, « 21 millions de plus qu’il y a cinq ans ». La dirigeante évoque une « croissance disciplinée » qui lui a permis de dégager un bénéfice d’un demi-milliard de livre – et donc de verser un dividende attractif « en ligne avec notre politique de rémunération de 50 % ». Parmi les points positifs, la compagnie met en avant une hausse de 9% des revenus hors siège, et de 15% des revenus en vol. air-journal_Lyon aeroport easyJet inaugurationL’impact des évènements extérieurs est estimé à 150 millions de livres : ceux-ci incluent les grèves du contrôle aérien, la baisse de la demande provoquée par les attentats terroristes en France, la baisse des voyages à l’étranger de la part des Britanniques en raison de la chute de la livre après le vote en faveur du Brexit (chute qui a couté à elle seule 112 millions de livres), mais aussi le mauvais temps ou la pression sur le prix du billet en raison d’une concurrence exacerbée par des cours du pétrole toujours bas. Pendant l’année financière qui vient de s’achever, easyJet a été contrainte d’annuler, retarder ou dérouter 8349 vols (contre 6789 l’année précédente). En ce qui concerne l’avenir, Carolyn McCall souligne que le modèle easyJet « reste fort, à l’image de la demande », et qu’elle continue à voir des opportunités à moyen terme de « croissance des revenus, du bénéfice et des rendements pour les actionnaires ». Près de la moitié des revenus de la low cost viendra du Royaume Uni, avec une croissance significative en Suisse, en France et en Italie ; et la stratégie de renforcer ses position dans les aéroports principaux devrait entrainer « une croissance à deux chiffres dans les bases clés de Londres, Manchester, Venise, Amsterdam et Berlin ». EasyJet précise au passage que 83% de ses capacités sont dans des aéroports où elle est numéro 1 en parts de marché. Sa stratégie de réseau consistera à protéger ces places de leader au Royaume Uni et en Suisse, et renforcer « de manière significative » sa position en France, où elle est seconde avec 14% du marché court et moyen-courrier (derrière la compagnie nationale). 28 Airbus d’easyJet étaient basés dans l’hexagone au 30 septembre 2016 ; l’aéroport de Paris-CDG devrait bénéficier d’une hausse des capacités, en particulier sur le marché intérieur. La low cost rappelle qu’elle est numéro 1 à Nice, et qu’elle vient d’augmenter ses capacités en France de 8% en 2015-2016, « contre une moyenne de 5% » chez ses rivales.