La compagnie aérienne Lufthansa n’assurera aujourd’hui que 2124 des quelque 3000 vols initialement prévus, en raison de la grève de 24 heures lancée par le syndicat de pilotes Vereinigung Cockpit. Ayant vu son action en justice pour bloquer la grève rejetée, la compagnie nationale allemande a mis en place ce 23 novembre 2016 un plan de vol spécial ; environ 100.000 passagers seront cependant affectés par l’annulation de 876 vols, dont 51 intercontinentaux, précise son communiqué. Pas de liste des vols annulés, mais on constate par exemple que quatre des six rotations prévues entre sa base de Francfort et l’aéroport de Paris-CDG sont annulées, tout comme les quatre vers Lyon ou les trois vols vers Nice. Sur le réseau long-courrier, Lufthansa a maintenu à Francfort des vols par exemple à destination de Delhi, Tokyo-Haneda, Chicago, Houston, Miami et Washington ; mais seulement trois seront opérés depuis Munich, vers San Francisco, Newark et Charlotte. Les autres rotations, entre autres vers Hong Kong et Shanghai, sont reportées à jeudi. La compagnie de Star Alliance assure qu’elle fait tout pour minimiser l’impact de la grève des pilotes sur les passagers, essayant entre autres de les transférer sur d’autres vols – mais chacun doit vérifier le statut de son vol avant de se rendre à l’aéroport. Sur les lignes intérieures, elle rappelle qu’il est possible d’échanger son billet d’avion pour un trajet en train. Les filiales du groupe Lufthansa comme CityLine, la low cost Eurowings, Swiss, Austrian Airlines, Air Dolomiti et Brussels Airlines ne sont pas affectées par la grève ; les compagnies suisse et autrichienne « étudient la possibilité d’augmenter leurs capacités vers l’Allemagne », un 777 devant par exemple être déployé entre Vienne et Francfort. Les passagers affectés ou non par une annulation de vol bénéficient des mesures commerciales habituelles, telles que le remboursement ou la modification sans frais de la réservation. Lufthansa a de nouveau accusé le syndicat VC de ne « pas remplir ses obligations de partenaire social » en refusant systématiquement le recours à un médiateur, et en préférant « une grève qui affectera les passagers comme les collègues ». Les pilotes n’ont bénéficié d’aucune augmentation de salaire depuis cinq ans, rappelle le syndicat qui réclame une augmentation de 3,66% en moyenne par an - soulignant le bénéfice supérieur à 5 milliards d’euros dégagé par le groupe ces cinq dernières années. La compagnie avait proposé de nouveau la semaine dernière une médiation, rappelant sa dernière proposition aux pilotes des trois compagnies : une hausse de salaire de 2,5%. Ce conflit a déjà entrainé une quinzaine de grèves depuis quatre ans (la dernière en septembre 2015), avec des centaines d’annulations de vol à la clé – et des centaines de milliers de passagers affectés ; ces grèves lui avaient coûté 242 millions d’euros en 2014. Lufthansa a déjà signé des accords avec les syndicats de PNC et du personnel au sol, dans le cadre de son plan de réduction des coûts.