La compagnie aérienne Emirates Airlines ne pourra pas déployer son Airbus A380 entre Dubaï et Casablanca avant mars 2017, le temps d’intégrer son arrivée en milieu de journée dans les opérations actuelles. L’ombre de Royal Air Maroc et Qatar Airways plane sur le report. Dans un communiqué publié le 27 novembre 2016, l’Office national des aéroports marocains (ONDA) a expliqué cette date par le fait que l’intégration du superjumbo à l’aéroport de Casablanca-Mohammed V « durant le créneau de 11h30 à 14h30 sollicité par Emirates Airlines dégradera significativement le standard de la qualité de service tout au long de la chaine du processus d’accueil des passagers et de traitement de leurs bagages ». La taille de l’A380 va en effet avoir des conséquences sur le déplacement au sol des autres avions, et sur leur espace de stationnement, ce qui va « pénaliser l’exploitation normale » de l’aéroport marocain. Mais l’ONDA se dit aussi conscient de « l’importance et l’atout » que représentera pour la plateforme l’arrivée du plus gros avion commercial au monde. Les travaux d’aménagement de l’aéroport Mohammed V pour accueillir les A380 sont déjà programmés, des passerelles à deux niveaux devant être installées au Terminal 1 et des places de parking dédiées aménagées ; selon l’ONDA, un « investissement important » leur sera consacré, ces travaux devant être terminés justement en mars prochain. La compagnie des Emirats Arabes Unis, qui dessert Casablanca tous les jours en Boeing 777-300ER, avait demandé les autorisations de déployer l’A380 initialement pour le 27 novembre ; ce ne sera donc possible qu’à partir du 27 mars 2017, au début de la saison estivale. Emirates Airlines n’a pas confirmé à ce jour que ce sera bien le cas. Mais elle s’est déclarée dans un communiqué distribué à la presse locale « déçue par le retard que le service du A380 vers le Maroc a pris », mais aussi « perplexe » quant aux véritables raisons de ce report. Allusion sans aucun doute au rapprochement de la compagnie nationale Royal Air Maroc avec Qatar Airways, le dirigeant de cette dernière Akbar al Baker étant justement de passage à Casablanca la semaine dernière pour célébrer le 1er anniversaire de leur partenariat stratégique. Il s’est dit très satisfait de la « performance » de ce partenariat, avec une demande forte depuis te vers le Maroc encore renforcée par le lancement d’une route vers Marrakech en juillet dernier. Quant à la RAM, les trois vol hebdomadaires lancés vers Doha en octobre 2015 devraient passer progressivement à quatre, puis cinq au printemps. En attendant mieux, puisque la compagnie qatarie pourrait entrer dans le capital de Royal Air Maroc (les discussions portent sur le rachat de 25% à 49% du capital).