C’est un couac dans la communication du syndicat national de pilotes de lignes (SNPL) d’Air France, la lettre ouverte aux salariés de la compagnie nationale française, dont La Tribune s’était procurée une copie le 1er décembre 2016, était en fait une "version de travail" qui n’aurait jamais dû être publiée.

«C'était une version de travail, a déploré dans le Figaro Véronique Damon, porte-parole du SNPL. La lettre avait été adressée aux autres organisations professionnelles pour recueillir leur avis.» Dans cette lettre dont Air Journal a relaté la teneur, il était notamment fait mention à propos du projet Boost, du nouveau PDG d’Air France Jean-Marc Janaillac, «  de nombreux dangers pour les salariés, quels qu’ils soient, dès lors qu’il prévoit la découpe de l’entreprise en appartements ». Elle évoquait aussi son positionnement dans un « avenir  (qui) passe par le renforcement d’Air France et non son morcellement ».

La Tribune, qui a publié cette lettre ouverte, a expliqué le lendemain le rétropédalage des pilotes avec « un courrier (qui) a fait l'effet d'une bombe chez pilotes ». Le syndiquât évoque désormais une « interprétation totalement erronée » faite à partir de cette embarrassante « lettre ouverte » rédigée avant le début des négociations qui ont commencé le 29 novembre dernier. Or, cette lettre était bien datée du « 30 novembre » (sic), soit deux jours après la reprise des négociations. Le syndicat a envoyé en fin de soirée du 30 novembre un premier email en indiquant qu’il s’agissait de recevoir simplement leur avis, suivi plus tard d’un second succinct email, expliquant cette fois que la lettre n’était pas publiée… et qu’il ne fallait pas la publier.

Un bug revendiqué en interne donc, alors que les négociations restent en cours avec la direction concernant ce projet Boost présenté début novembre, ambitionnant la création d’une compagnie long-courrier à bas coûts, complémentaire d’Air France.