Les pilotes de la compagnie aérienne Korean Air veulent déposer un préavis de grève du 20 au 31 décembre inclus, la direction refusant toujours de leur accorder une augmentation de 37%. L’impact devrait être relativement limité. Datant du mois de janvier, le conflit entre la direction de la compagnie nationale de Corée du Sud et le syndicat représentant ses pilotes a pris un tour nouveau le 5 décembre 2016 : arguant qu’une majorité de ses membres avaient voté en faveur d’une grève en février dernier, et après « 290 jours de réunions stériles durant lesquelles la direction n’a pas changé d’un iota ses propositions », le syndicat indique qu’en cas d’échec des négociations mercredi, les pilotes se mettront en grève pendant douze jours – en pleines fêtes de fin d’année. Il précise que les vols intérieurs en Boeing 737 de la compagnie basée à l'aéroport de Seoul-Incheon ne seront pas affectés par le mouvement. Les pilotes réclament de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire de 37%, Korean Air ne leur proposant qu’une hausse de 1,9% « en ligne avec les augmentations des autres employés ». Si la grève a bien lieu, elle sera limitée par le fait que les compagnies aériennes ont été déclarées « critiques pour l’intérêt public » par le gouvernement de Corée du Sud. Ainsi 80% des vols internationaux doivent être maintenus, 50% des pilotes doivent être disponibles pour opérer les vols intérieurs – et 70% des vols vers ou depuis l’île de Jeju doivent être assurés. Un officiel de Korean Air a expliqué à Yonhap que la compagnie sera prête à faire face à tout arrêt de travail. Outre leurs revendications salariales, les pilotes expliquent qu’ils sont moins bien payés que chez la concurrence, ce qui expliquerait un taux de départs élevés – en particulier vers la Chine. Les relations avec la direction sont pour le moins tendues, comme ce fut le cas en février dernier quand ils ont porté plainte pour outrage et diffamation contre le PDG Cho Yang-Ho suite à des posts sur Facebook : répondant entre autres à un pilote de Korean Air qui justifiait les revendications salariales en détaillant les «procédures épuisantes qu'il doit endurer avant d'entrer dans un poste de pilotage », il aurait répondu « ne vous vantez pas trop. Même un chien rigolerait ».