Le groupe Lufthansa annonce avoir finalisé l’acquisition de toues les parts de la compagnie aérienne Brussels Airlines qu’il ne détenait pas encore, pour 2,6 millions d’euros. L’intégration du transporteur national belge dans la low cost Eurowings débutera en 2018, le groupe s’enrichissant de 51 avions aujourd’hui déployés vers 102 destinations, surtout vers l’Afrique en ce qui concerne le long-courrier – seule activité à conserver sa marque. Comme annoncé la semaine dernière, le comité exécutif de Deutsche Lufthansa AG a décidé le 14 décembre 2016 d'exercer l'option d'achat pour les 55% des actions n’étant pas en sa possession, après que le groupe allemand et les actionnaires de SN Airholding aient convenu des modalités de la reprise intégrale de Brussels Airlines. Cette option d’achat sera exercée jusqu'au 31 décembre 2016 et sera finalisée début janvier 2017. Selon le communiqué de la compagnie belge, le prix de cette reprise s’élève à 2,6 millions d'euros, montant qui sera transféré à un consortium de 30 actionnaires. Un prix apparemment bas qui s’explique par le fait que Lufthansa avait déjà mis sur la table 65 millions d'euros en 2008 pour acquérir 45% de Brussels Airlines ; cette dernière a en outre une dette de 45 millions envers sa nouvelle maison-mère. Après l'acquisition, Brussels Airlines opérera ses 23 destinations long-courrier ainsi que ses 79 destinations en Europe en tant que membre du groupe Eurowings. Elle conservera sa marque, mais sera au fur et à mesure complétée par la mention « member of the Eurowings Group ». L'objectif commun de Lufthansa et de Brussels Airlines, toutes deux membres de Star Alliance, est de renforcer davantage leur position sur le marché aérien belge, affirme la compagnie, le PDG du groupe Carsten Spohr déclarant de son côté: « après l'acquisition, il y a huit ans, de la participation de 45% de SN Airholding, nous voulons maintenant franchir une nouvelle étape dans notre collaboration déjà très solide et fructueuse. En tant qu'actionnaire de longue date et partenaire de Brussels Airlines, nous sommes étroitement liés à la compagnie aérienne belge. Nous considérons la Belgique et surtout Bruxelles comme des marchés très attrayants qui complètent parfaitement notre offre au cœur de l'Europe. De plus, Brussels Airlines dispose d'une structure de coûts très compétitive et amène au groupe Lufthansa un réseau long-courrier bien établi, surtout à destination de l’Afrique. Nous apprécions également la haute qualification, la motivation et la performance des 3500 collaborateurs de Brussels Airlines ». Pas de mention de l’emploi, que le dirigeant ne s’est pas engagé à garantir. L'actuelle harmonisation de la flotte de Brussels Airlines vers des Airbus A320 sur le réseau européen se poursuivra. Avec sa flotte de 42 avions court-courriers, et neuf long-courriers A330, la compagnie a « considérablement augmenté » le nombre de ses passagers : de 2013 à 2015, ce nombre a progressé de 30% pour atteindre un total de 7,5 millions de passagers. Des investissements à moyen terme sont prévus pour améliorer davantage l'efficacité de la flotte et augmenter la capacité sur le réseau court- et long-courrier. Au cours des trois dernières années, Brussels Airlines a réduit ses coûts de 15% et mis en place une structure « durable et efficace ». Pour l'exercice 2015, la première compagnie aérienne belge a dégagé un bénéfice d'exploitation de 43,4 millions d'euros. L'intégration complète de Brussels Airlines dans Lufthansa, génèrera des synergies à hauteur d’un montant de plusieurs dizaine de millions d'euros par an. Etienne Davignon, Président du conseil d'administration de SN Airholding, souligne qu’au cours des huit dernières années, « notre collaboration avec Lufthansa a prouvé son potentiel pour créer des perspectives et protéger des emplois. Plus que jamais, la consolidation dans le secteur aérien est clé ». L'adhésion au groupe Lufthansa permettra selon lui « d'accroître encore nos synergies, tout en conservant et même mieux développant davantage nos spécificités » ; mais aussi à renforcer la compétitivité « dans un environnement de marché difficile », et à développer en particulier le long-courrier en positionnant l’aéroport de Bruxelles-Zaventem « comme le hub africain du groupe ». A l'avenir, Brussels Airlines veut jouer un rôle important dans le développement du groupe Eurowings pour le faire évoluer vers une plate-forme paneuropéenne dotée d'un large réseau long- et court-courrier, et ce « grâce à son expertise issue de son modèle de ‘focused hybrid hub’ ». Carsten Spohr, CEO de Lufthansa, affirme que grâce à  son développement réussi, Brussels Airlines sera en mesure de « jouer un rôle de premier plan pour amener la plate-forme paneuropéenne du groupe Eurowings vers de nouveaux sommets. Le nouvel ensemble sera un gage de réussite pour nos clients, nos actionnaires, le personnel et pour la Belgique ». Il accompagnera personnellement le processus d'intégration et rejoindra le conseil d'administration de SN Airholding en tant que co-président, aux côtés du Vicomte Etienne Davignon.  Bien qu’au cours de l'année 2017, Lufthansa détiendra la majorité au sein de ce conseil d’administration, le conseil décidera par consensus pendant cette période. En ce qui concerne les administrateurs belges actuels du conseil d’administration de SN Airholding, le conseil a coopté Bernard Marchant, CEO du groupe Rossel, comme remplaçant de Luc Coene (qui a présenté sa démission pour raisons personnelles). Le comité de direction de Brussels Airlines demeure inchangé sous la présidence de son CEO Bernard Gustin ; en outre, un conseil consultatif sera créé et soutiendra le processus d’intégration. « En tant que premier groupe aérien européen, nous avons déjà démontré à plusieurs reprises durant le processus d'expansion de notre groupe, que nous respections pleinement les intérêts des marchés locaux. Nous souhaitons renforcer davantage l’importance de Bruxelles et continuer à améliorer la connectivité de la capitale de l’Europe », conclu le PDG du groupe Lufthansa.