La compagnie aérienne Alitalia a étendu son partage de codes avec Air Seychelles pour inclure des routes vers Madagascar et l’Afrique du Sud. La deuxième phase de son plan de restructuration vient d’être approuvée, et va entrainer de drastiques réductions des coûts ; les conséquences sur l’emploi sont encore à l’étude. Reposant sur le réseau de leur actionnaire commun Etihad Airways, cette extension permet dès maintenant, pour des vols à partir du 18 janvier 2017, aux passagers de la compagnie nationale italienne de profiter sous code AZ des vols opérés par Air Seychelles entre sa base à Mahé et l’aéroport d’Antananarivo-Ivato, opérés quatre fois par semaine en Airbus A320 de 136 sièges, ainsi qu’à destination de Johannesburg-OR Tambo (5 rotations en A320 ou A330-200 de 254 places). Et sous réserve d’approbations gouvernementales, à ces deux villes s’ajoutera le Mahé – Durban, qui sera inauguré le 30 mars 2017 avec deux rotations hebdomadaires. Au départ d’Italie, les clients « d’affaires comme de loisirs » d’Alitalia pourront rejoindre l’archipel de l’Océan Indien via les vols d’Air Seychelles vers Abou Dhabi ou Paris-CDG. Le renforcement du partage de codes entre les deux compagnies « apporte d’importants avantages à nos clients, qui bénéficient de nouvelles options de voyage entre l’Italie, Madagascar et l’Afrique du Sud via les Seychelles », déclare le CEO de la compagnie de l’alliance SkyTeam Cramer Ball dans un communiqué. Selon lui, 21.500 touristes italiens se sont rendus à Madagascar en 2015, un nombre qui devrait grimper grâce aux nouvelles options de vol. Son homologue chez Air Seychelles Roy Kinnear souligne que le renforcement du partage de codes va « stimuler le trafic passager et cargo tout en resserrant davantage les liens culturels, économiques et diplomatiques très forts entre les Seychelles, Madagascar et l’Afrique du Sud ». La deuxième phase du plan de restructuration d’Alitalia a été approuvée hier, le conseil d’administration précisant avoir trouvé un accord avec les banques lui permettant de survivre financièrement pendant les deux prochains mois, le temps de discuter avec les actionnaires, les syndicats et les distributeurs. La compagnie demandera à ces derniers de s’engager dans des réductions drastiques des coûts « afin d’assurer le soutien à long terme des actionnaires et des institutions financières, avec pour objectif la durabilité de l’entreprise ». Le CEO Cramer Ball souligne que les deux mois à venir seront « critiques » : il est essentiel selon lui que les salariés d’Alitalia « et ses principaux partenaires, corporate, fournisseurs et syndicats adoptent et acceptent les changements radicaux dont nous avons besoin pour obtenir la prochaine ronde de financement ». Tout le monde doit « tirer dans la même direction » pour faire d'Alitalia « une réussite viable et durable, et aider la compagnie aérienne à atteindre son ambition de croissance à long terme et de rentabilité », ajoute le dirigeant. Les détails de cette deuxième phase du plan d'affaires ne seront présentés qu’en janvier aux employés, mais le communiqué d’Alitalia en précise déjà les grandes lignes : il s'appuiera sur les investissements des deux dernières années dans la « nouvelle Alitalia », mais reconnaît aussi « le défi que la compagnie aérienne opère désormais sur un marché de l'aviation de plus en plus turbulent ». Le modèle va donc changer selon les axes suivants : développement poussé du réseau long-courrier ; réaménagement du réseau monocouloir ; réduction des coûts et amélioration de la productivité « en fonction des concurrents » ; réévaluation des accords de coentreprise (c’est déjà fait avec Air France-KLM NDLR) ; approfondissement des partenariats aériens existants et recherche de nouvelles relations commerciales ; génération de revenus additionnels en tirant parti des récents investissements importants dans la technologie ; et enfin, réduction des effectifs pour créer « la bonne taille, la bonne forme » pour l'entreprise. Ce dernier objectif permettra à Alitalia de « fonctionner efficacement dans un environnement hautement concurrentiel, tout en minimisant les licenciements et en maximisant la productivité ». Alitalia précise qu’aucune décision finale sur les réductions de personnel n'a encore été prise et l'équipe de direction va maintenant entamer des consultations avec les employés et leurs représentants syndicaux. M. Ball a ajouté: « nous sommes déterminés à travailler positivement avec les syndicats, et à parvenir à un consensus sur une nouvelle convention collective de travail. Leur soutien à la mise en œuvre de la prochaine phase du plan d'affaires est vital ». Le mois dernier, des sources citées par Arabian Business évoquaient entre 700 et 2000 postes menacés, soit un sixième de ses effectifs, et 20 Airbus A320 menacés d’être cloués au sol en conséquence de la suppression de routes non profitables en Italie ou sur le moyen-courrier. Rappelons qu’Etihad Airways détient 49% du capital d’Alitalia, mais après avoir investi 560 millions d’euros n’a toujours pas réussi à la relancer : elle perdrait un demi-million d’euros par jour.