La compagnie aérienne low cost Transavia Netherlands fermera à l’automne sa base de Munich pour mieux se concentrer sur son marché intérieur, dans le cadre du plan stratégique Trust Together de sa maison-mère le groupe Air France-KLM. La fin de l’expérience bavaroise a été annoncée le 13 février 2017 a été faite par KLM Royal Dutch Airlines, les derniers vols de sa filiale spécialisée dans le vol pas cher depuis l’aéroport de Munich étant prévus à la fin de la saison estivale. L’incertitude régnant sur « l’avenir à long terme » de la base de Bavière, explique la compagnie nationale néerlandaise dans un communiqué, Transavia « va continuer à investir dans le positionnement de sa marque, dans le numérique et dans sa flotte » afin de confirmer « sa position de leader low cost avec la plus grande part de marché aux Pays-Bas ». KLM précise que les réservations au départ de Munich seront possibles jusqu’aux derniers vols fin octobre. La centaine de pilotes, PNC et employés au sol basés en Allemagne « seront aidés et soutenus pendant cette transition », sans plus de détails. Le directeur général de Transavia Mattijs ten Brink explique que toujours chercher de nouvelles opportunités tout en adaptant les activités à l'évolution des conditions du marché « fait partie de notre ADN ». Grâce à la « forte appréciation de la marque », les bases d'Amsterdam et de Rotterdam « devraient croître de 10% en 2017 », tandis que celle d’Eindhoven « affichera une croissance de 20% cette année ». Mais la base de Munich ne contribuera « malheureusement » plus à la stratégie de la low cost, le dirigeant reconnaissant la « grande déception de tous nos collègues et partenaires » ressentie après sa décision. La priorité de Transavia sera désormais de se concentrer « sur ses marchés intérieurs aux Pays-Bas et en France », précise dans le communiqué le PDG du groupe Air France-KLM Jean-Marc Janaillac, tandis que son homologue chez KLM Pieter Elbers précise que la fermeture de Munich permettra à la low cost de « réallouer ses ressources » et renforcer encore son rôle sur le marché néerlandaise. Il rappelle au passage les 25 nouvelles liaisons annoncées pour cet été, avec un total de 280 routes. Transavia avait ouvert à Munich sa première base hors de France et des Pays-Bas en mars 2016, stationnant sur place quatre Boeing 737-800 et annonçant 17 nouvelles routes, avec plus de 100 vols par semaine en été. Elle expliquait alors vouloir développer son activité au départ de la France et des Pays-Bas mais également depuis d’autres pays « pour toujours capter de nouvelles opportunités de croissance sur le marché low cost européen ». Début avril, elle célébrait son 10.000e passager ; le PDG d’Air France-KLM de l’époque, Alexandre de Juniac, prévoyait alors pour Transavia une centaine d’appareils et plus de 20 millions de passagers en 2019, « tout en franchissant le point d’équilibre dès 2017 ». Il voulait absolument que la low cost sorte de ses frontières, malgré l’échec du projet Transavia Europe en 2014 (suite à la longue grève du syndicat de pilotes français SNPL) Mais selon la presse néerlandaise, l’expérience de Munich serait un désastre financier : le quotidien De Telegraaf explique que le recrutement d’employés allemands n’a pas été couronné de succès, l’utilisation des équipages néerlandais pour compenser se révélant très chère. L’initiative de Transavia n’a en outre pas laissé la concurrence indifférente : Eurowings (filiale low cost de Lufthansa) y ouvrira une base fin mars avec 32 routes dont 4 vers la France, Niki y lancera onze lignes à la même période, TUIfly et surtout Condor sont déjà là, et Ryanair songe depuis longtemps à s’y installer (elle ne propose cependant toujours pas de route vers Munich)… On retiendra que la base de Munich est en partie responsable de la croissance rapide du trafic passager de Transavia – mais que la low cost n’est pas encore rentable.