La compagnie aérienne Air France a ouvert à la signature jusqu’au 15 mars un projet d’accord d’entreprise pour les hôtesses de l’air et stewards, refusé quelques heure plus tard par l’intersyndicale qui laisse planer la menace d’une grève. « L'Intersyndicale SNPNC-UNSA PNC ne signera pas l'accord collectif proposé par la Direction d'Air France » : c’est par ce twit lapidaire que les deux principaux syndicats de PNC ont répondu le 1er mars 2017, après avoir reçu le projet d’accord collectif remplaçant celui arrivé à échéance la veille. Un projet ouvert à la signature jusqu’au 15 mars selon Le Figaro, mais le SNPNC-FO a déjà annoncé une réunion ce jeudi après-midi pour décider d’un « éventuel dépôt de préavis de grève ». Allié au SMAF UNSA-PNC (46% des voix à eux deux) et à six autres organisations non-représentatives, le syndicat avait dès décembre dernier indiqué son refus d’un gain de productivité de 7,5% sur cinq ans, évoquant même une « déclaration de guerre ». L'intersyndicale avait d’ailleurs quitté  la table des négociations la semaine dernière, dénonçant l’absence de négociations réelles et accusant Air France d’avoir déjà fixé les pistes retenues, en particulier avec le projet Boost. Le porte-parole du SNPNC Christophe Pillet précise dans le quotidien que les conditions de travail actuelles des PNC ont été prolongées jusqu’au 30 avril ; il demande à la direction d’utiliser ce délai pour « écouter les syndicats », notamment la proposition de l’intersyndicale d’un « groupe mixte » d’hôtesses de l’air et stewards se portant volontaires sur le moyen ou long-courrier, plutôt que de persévérer avec Boost et ses PNC à  bas coûts. L’intersyndicale réclame aussi des embauches qui feraient « baisser les coûts mathématiquement » : elle expliquait la semaine dernière que la direction cherche en fait à se débarrasser d’une population de PNC « trop vieille et  trop chère » et planifie des baisses de salaires, alors que le SNPNC et l’UNSA proposent d’embaucher (en CDI) de jeunes PNC « pour rétablir l’équilibre de notre système de rémunération (de jeunes embauchés PNC AF + les anciens PNC AF = des PNC AF au prix du marché) ». Le troisième syndicat représentatif des PNC d’Air France, l’UNAC-CGC 22% des voix), a de son côté déclaré qu’il allait « prendre son temps » avant de réagir au projet présenté par Air France. Le directeur général Franck Terner expliquait le mois dernier que le projet Boost passait, « c’est incontournable », par des conditions PNC différentes en salaire, en temps de travail et en compositions d’équipage. Il précisait avoir bien reçu le message de refus d’une « mutualisation » sur l’ensemble de la population PNC de ces conditions inférieures dans la nouvelle compagnie (« qui représenteraient au total un effort équivalent à environ 6% de la masse salariale PNC Air France ») : avec pour conséquence sans alternative la création de la filiale sous la forme d’une nouvelle compagnie. Rappelons que l’accord d’entreprise PNC avait été prolongé de quatre mois en octobre 2016, suite à la nomination de Jean-Marc Janaillac à la tête d’Air France-KLM. La semaine de grève des hôtesses de l’air et stewards l’été dernier, déjà lancée par la même intersyndicale, avait entrainé l'annulation d’environ 1400 vols et coûté quelque 90 millions d'euros.