Le groupe chinois HNA aurait proposé une alliance stratégique à Air France, en échange d’une entrée dans son capital. Une proposition refusée nette par la compagnie aérienne française. Selon des sources citées le 22 mars 2017 par BFM Business, le groupe chinois entre autres propriétaire de Hainan Airlines, actionnaire d’Aigle Azur, Virgin Australia et Azul, et ayant racheté Servair au groupe franco-néerlandais, a proposé fin 2016 la création d’une « grande alliance » aux dirigeants d’Air France, portant principalement sur la mutualisation de la flotte. Achats et locations d’avions en commun, voire leur maintenance, auraient permis des économies d’échelle bienvenus dans la compagnie nationale française. Mais en échange, le groupe HNA demandait une prise de participation minoritaire, une exigence jugée « rédhibitoire » par Air France (dont l’Etat détient 17,5%). Selon un proche du dossier interrogé par BFM Business, « il y a eu des contacts entre les deux groupes mais aucune discussion », un autre précisant que le groupe HNA a « tenté le coup car Air France est en situation de faiblesse » : cette dernière a une valeur en bourse de 2,2 milliards d’euros, contre 32 milliards pour le géant chinois du tourisme. Le PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac aurait refusé l’entrée de HNA dans son capital, l’opacité de son financement étant au passage dénoncée par une source selon qui « personne ne sait vraiment qui les finance derrière la cascade de sociétés écrans basées aux Bermudes ». La porte resterait néanmoins ouverte à des « complémentarités commerciales », modère une autre source de BFM Business ; un accord sur sa volonté de devenir actionnaire « pour profiter de la valorisation du cours » serait cependant peu probable. Air France-KLM doit en outre tenir compte des coentreprises en Chine, liées d’une part avec deux des principales compagnies aériennes du pays China Eastern Airlines (en 2012) et China Southern Airlines (en 2010), et d’autre part dans la maintenance entre AFI KLM E&M et Beijing General Aviation (annoncée le mois dernier). La direction d’Air France-KLM, contactée par BFM Business, n’a « pas souhaité commenter » ces informations.