L’Union européenne aurait mis en garde des compagnies aériennes basées au Royaume Uni qu’elles devront soit déménager vers l’UE, soit accepter des actionnaires de l’UE si elles ne veulent conserver leurs routes à l’intérieur du continent. A en croire un article du Guardian le 22 mars 2017, des représentants des low cost easyJet et Ryanair ainsi que du groupe touristique TUI (pour Thomson Airways apparemment) ont reçus l’avertissement la semaine dernière après une rencontre avec la Brexit Task Force de l’Union européenne : les fonctionnaires leur auraient rappelé que pour opérer des routes entre des aéroports sur le territoire de l’Union européenne, toute compagnie aérienne doit y avoir une « base importante », et la majorité de son capital doit être détenu par des citoyens de l’Union. La conséquence pourrait donc être une vente forcée d’actions de la part des transporteurs britanniques, si ils veulent continuer à opérer à l’intérieur de l’Union. Par exemple entre Paris et Barcelone pour easyJet, ou entre Charleroi et Toulouse pour Ryanair. Cet avertissement lancé une semaine avant le déclenchement par le gouvernement britannique de l’Article 50, qui marquera formellement le début des négociations sur la sortie de l’Union européenne, semble surtout relever du débat purement britannique : d’abord par ce que Ryanair est irlandaise (donc membre de l’UE), clairement anti-Brexit et a déjà gelé les embauches au Royaume Uni où elle a 13 bases ; elle a d’ailleurs envoyé au Guardian un communiqué expliquant qu’elle « continuera à adapter à l'évolution des circonstances dans le meilleur intérêt de nos clients, nos employés et nos actionnaires ». Et ensuite parce que cela fait longtemps qu’easyJet affiche sa volonté d’acquérir une licence européenne si les négociations se passent mal, affirmant dans The Independent que de toutes façons 49% de ses actionnaires actuels sont déjà européens ; « mais dans tous les cas elle restera basée à Luton et cotée à la Bourse de Londres ». Thomson Airways n’a de son côté aucune base hors du Royaume Uni autre que celle de Dublin. Mais le quotidien cite aussi un expert selon qui la Grande-Bretagne pourrait imiter la ligne apparemment dure de l’UE en introduisant à son tour des règles de nationalité différentes pour les compagnies aériennes désireuses de la desservir. Tout le monde semple être d’accord sur un point : si le Brexit se passe mal en ce qui concerne le transport aérien, les pertes d’emploi seront inévitables dans le secteur de l’autre côté de la Manche. En revanche, cela permettrait peut-être aux compagnies nationales européennes de respirer un peu, surtout en Italie et en Espagne où elles sont dépassées par les low cost venues du nord - ce qui pourrait bien influencer l'état d'esprit de l'UE...