Le numéro 2 de la compagnie aérienne low cost Ryanair a prédit pour Air France le même sort qu’Alitalia, remerciant au passage le comportement des pilotes de la compagnie nationale française qui font ses affaires. En l’absence du numéro 1 de la spécialiste irlandaise du vol pas cher Michael O’Leary, le directeur commercial Kenny Jacobs a joué son rôle de provocateur lors du Paris Air Forum le 16 juin 2017 : alors que la question portait sur la consolidation du ciel européen, il a déclaré selon La Tribune qu’Air France « est malade et sera probablement la prochaine à aller à l’hôpital », comparant son avenir à celui d’Alitalia placée depuis début mai sous administration judiciaire. « Quand vous transportez moins de 50 millions de passagers par an avec 70.000 employés, c’est que cela ne va pas », a-t-il ajouté – sans toutefois aller jusqu’à comparer avec Ryanair, qui n’employait directement en 2015 (dernière date sur son site) que 11.458 employés pour transporter 106.431.130 passagers… En pleine forme, Kenny Jacobs a réservé un sort particulier aux pilotes d’Air France, qui font bien les affaires de Ryanair : « vous avec fait un travail fantastique. Continuez de faire grève toute l’année et de vous battre pour avoir des toilettes privatives », pendant que la low cost continue de voir son trafic augmenter. Une référence directe à l’une des revendications du syndicat SNPL dans sa lutte contre le projet Boost d’Air France : la suppression ou pas d’une toilette réservée à l’équipage dans les Airbus A350-900. Rappelons que sur les douze derniers mois en trafic glissant à fin mai 2017, Ryanair a vendu 122,5 millions de billets d’avion, un total en hausse de 13% par rapport à la période précédente. La Tribune raconte d’ailleurs que deux autres intervenants du Paris Air Forum ne sont sont pas gênés pour critiquer « certains comportements » des pilotes, sans citer Air France nommément : le président d’Air Caraïbes et de la low cost long-courrier French Blue Marc Rochet parle d’arguments « d’un autre temps » à propos de cette affaire de toilettes, tandis que celui de XL Airways France Laurent Magnin rappelait : « J'ai toujours dit qu'à partir du moment où je payais des commandants de bord beaucoup plus chers que mes directeurs opérationnels, je leur demandais de ses comporter comme des patrons »…