ATR a vendu au Salon du Bourget les deux premiers avions de la future compagnie aérienne Air Sénégal, Embraer a multiplié les annonces en particulier chez Japan Airlines et KLM, tandis que Bombardier a signé avec SpiceJet et Ethiopian Airlines. En revanche Mitsubishi ne s’attend pas à de nouvelles commandes pour son MRJ.     Le 20 juin 2017, ATR a enregistré une commande ferme de deux 72-600 par Air Sénégal SA, d’une valeur estimée à environ 50 millions d’euros au prix catalogue. La livraison est prévue en novembre, la compagnie devant lancer ses opérations le 7 décembre depuis le nouvel aéroport de Dakar-Blaise Diagne. Selon Mamadou Lamine Sow, Président Exécutif d’Air Sénégal SA, le choix de la flotte initiale s’est portée sur le 72-600 « après une année d’évaluation menée par une équipe d’experts assistée d’un cabinet d’étude, et sur la base du business plan de la compagnie » ; la compagnie prévoit d’acquérir par la suite des appareils monocouloirs, puis des gros porteurs, « qui devraient lui permettre de couvrir la célèbre route de Paris à Dakar ». L’avionneur brésilien Embraer a de son côté signé avec Japan Airlines pour un E190 supplémentaire, destiné à la filiale régionale J-AIR qui en opère déjà sept (ainsi que 17 E170) et attend huit E-Jets. Basée à Osaka-Itali, J-Air déploie ses E190 bi-classes de 95 places sur sept routes dont celle lancée le 8 juin vers Sapporo ; il a selon elle démontré à ce jour une fiabilité de 99,85%. L’Embraer E190, coûtant 50,9 millions de dollars au prix catalogue, a effectué ses premiers vols au Japon en mai l’année dernière. Toujours au Japon, Fuji Dream Airlines a signé une lettre d’inention portant sur trois E175 commandés ferme, avec options d’achat pour trois autres exemplaires ; au total, ce contrat est estimé à 274 millions de dollars. Fuji Air opère à ce jour trois E170 et huit E175 (84 sièges en une classe) au départ de Nagoya et Shizuoka, avec entre six et huits vols quotidiens vers une quinzaine de villes dans le pays.  KLM Royal Dutch Airlines a signé hier pour deux E190 supplémentaires, dont les livraisons à sa filiale régionale Cityhopper sont prévues l’année prochaine, pour un prix de 101 millions de dollars au prix catalogue. Cityhopper opère aujourd’hui trente E190 et neuf E175, ainsi que neuf Fokker 90 ; une fois la transition vers une flotte tout-Embraer terminée fin octobre, la compagnie régionale disposera de 32 E190 et 17 E175, la plus grande flotte d’E-Jets en Europe. En Biélorussie, Belavia a commandé ferme un E175 et un E195, d’une valeur de 99,1 millions de dollars au prix catalogue et livrables en 2018. Elle possède déjà deux exemplaires de chaque type. Deux autres clients, non identifiés, ont signé hier avec l’avionneur brésilien : une commande ferme pour dix E195-E2 (666 millions de dollars au prix catalogue), accompagnée de droits d’achat pour dix E190-E2, et une lettre d’intention portant sur vingt E190-E2 (1,182 milliard de dollars). La famille E2 a désormais enregistré 285 commandes fermes, plus 445 options, lettres d’intention et droits d’achat. Tout comme Boeing, Embraer a revu à la hausse ses prévisions de marché à vingt ans : les compagnies aériennes et sociétés de leasing auront besoin d’ici 2036 à 6400 avions neufs de 70 à 130 sièges. Soit 2280 unités dans le segment des 70-90 places, et 4120 dans le segment des 90-130 places, pour un montant total d’environ 300 milliards de dollars. La flotte mondiale dans son créneau est de 2700 appareils aujourd’hui, et devrait passer à 6710 en 2036, soit la croissance la plus rapide de toutes les capacités. Bombardier a signé hier avec la low cost indienne SpiceJet une lettre d’intention portant sur 25 Dash-8 Q400, avec des droits d’achats pour 25 autres ; au prix catalogue, la commande totale pourrait atteindre jusqu’à 1,7 milliard de dollars. SpiceJet a opté pour la configuration avec 86 sièges. SpiceJet exploite déjà 21 Q400 de 78 places, « la plus grande flotte d’avions régionaux en Inde et est le seul exploitant structuré à cet effet. Cette acquisition nous aidera à accroître encore plus la connectivité avec les villes plus petites et nous aidera à réaliser la vision du Premier ministre de l’Inde, Shri Narenda Modi qui vise à assurer que chaque citoyen indien puisse voyager en avion. Nos passagers pourront voler vers plus de villes et aideront à élargir le marché de l’aviation en plein essor en Inde », a déclaré dans un communiqué son PDG Ajay Singh. L’avionneur canadien a aussi révélé hier qu’Ethiopian Airlines était le client non  identifié d’une commande de cinq Q400 annoncé début juin ; au prix de catalogue, la valeur de ce contrat s’élève à environ 162 millions de dollars. Sa commande initiale, passée en 2008, comprenait quatre Q400 avec des options sur quatre autres ; quatre autres commandes passées depuis, y compris celle d’hier, portent à 24 le nombre de biturbopropulseurs attendus.      Enfin on retiendra que Mitsubishi a précisé hier ne pas s’attendre à de nouvelles commandes pour son MRJ90, pourtant présent au Salon du Bourget via le FTA-3. L’entrée en service est désormais annoncée pour 2020, et 427 commandes ont été enregistrées au total. Mais le directeur commercial de l’avionneur japonais vise « plus d’un millier de commandes » dans les vingt ans.