La compagnie aérienne Air Mauritius a enregistré lors de la dernière année fiscale des profits de 26,9 millions d’euros, en hausse de 75% par rapport à l’exercice précédent. Ce record historique s’est toutefois accompagné d’une baisse de la recette unitaire, et elle se montre prudente face à la volatilité des prix du carburant et des taux de change. Dans son communiqué du 19 juin 2017, la compagnie basée à l’aéroport de Port-Louis-Sir Seewoosagur Ramgoolam annonce pour l’exercice clôt au 31 mars le meilleur résultat financier depuis sa création il y a cinquante ans, en progression de 75% par rapport à l’exercice précédent qui avait déjà affiché des profits de 15,4 millions d’euros. La marge bénéficiaire « se compare favorablement aux résultats affichés par les compagnies membres de l’IATA » (International Air Transport Association), ajoute Air Mauritius, tandis que le chiffre d’affaires progresse de 1,3% pour atteindre le chiffre de 494,8 millions d’euros. Les fonds propres progressent de 82,5 millions d’euros au 31 mars 2016 à 91,2 millions d’euros au 31 mars 2017. Les capacités en SKO (siège kilomètre offert) ont gagné 6,1%, le trafic progressant de 6,9% pour atteindre le chiffre de 1.602.632 passagers transportés ; ces résultats constituent également de nouveaux records pour la compagnie. Le coefficient d’occupation gagne un point de pourcentage pour atteindre 79,6%. Seul point noir au tableau selon Air Mauritius : la baisse de 5,8% de la recette unitaire (yield) de 270 à 255 euros - un phénomène « lié, en grande partie, à la concurrence extrêmement féroce rencontrée au cours de l’exercice ». Deux facteurs qui « en général, ont un impact sur les résultats, sont restés stables au cours de l’exercice », soit le prix du carburant et le taux de changes euro/dollar. Mais pour Air Mauritius, « le spectre de volatilité de ces deux éléments déterminants impose une vigilance permanente en interne » eu égard à leur impact sur nos comptes. La concurrence, par contre, aura été d’un niveau jamais rencontré notamment sur le plan tarifaire ; proposer « des prix en dessous du prix de revient est insoutenable dans le long terme ». Air Mauritius rappelle qu’elle a débuté son nouvel exercice financier « sur les chapeaux de roues » avec la célébration de ses 50 ans le 14 juin dernier ; une « série d’activités et d’attentions » est prévue pour les clients, les employés, les partenaires du voyage, du tourisme et du fret, et les partenaires institutionnels. « C’est aussi l’occasion de faire le bilan de ces derniers cinquante ans pour mieux se projeter dans notre avenir », ajoute la compagnie ; un avenir qui se dessine déjà en ce moment « avec un plan d’investissement massif sur notre flotte, dans nos produits et dans la formation de nos employés ». Pour rappel, la compagnie a annoncé tout récemment l’accélération du plan de rajeunissement de sa flotte avec l’arrivée de deux Airbus A330-900neo l’an prochain ; ils viendront s’ajouter aux six A350-900 déjà commandés, et seront dotés des mêmes sièges, système de divertissement et wifi. Les cabines de deux A340, de deux A330 et de deux A319 existants seront aussi dotées de produits similaires d’ici la fin juin 2018, « afin d’assurer une cohérence produit sur l’ensemble de la flotte ».  Simultanément, Air Mauritius renforce son réseau avec des dessertes additionnelles sur Londres et sur Singapourdans le cadre du Air Corridor »), le lancement d’Amsterdam, la desserte saisonnière de Genève et le lancement d’un biquotidien sur Pierrefonds dans l’ile de La Réunion. La compagnie « revoit aussi en ce moment ses opérations sur la Chine afin de les rendre plus robustes ». Tous ces investissements sur la flotte, les produits et les destinations se font simultanément et « confortent le positionnement d’Air Mauritius parmi l’élite des compagnies aériennes. Ils sont toutefois lourds mais nécessaires pour la pérennité de l’entreprise. Cela implique une exigence de rentabilité (et de résultats)  dans les années à venir, notamment par une redynamisation des forces de vente et une rigueur absolue sur les coûts - vaste chantier qui mobilise désormais le conseil d’administration, le management et l’ensemble des équipes en cette année de nos cinquante ans », conclut la compagnie.