L’administration américaine va renforcer les contrôles de sécurité sur tous les vols internationaux à destination des Etats-Unis, en particulier sur les appareils électroniques personnels des passagers. L’interdiction de ces PEDS en cabine, touchant uniquement les vols en provenance de 10 aéroports dans des pays majoritairement musulmans, ne sera pas étendue et pourrait même être levée. Tous les vols commerciaux à destination des Etats-Unis, soit environ 2100 vols quotidiens opérés par 180 compagnies aériennes en provenance de 280 aéroports dans 105 pays, sont concernés par les mesures annoncées le 28 juin 2017 par John Kelly, directeur du Département de la sécurité intérieures (DHS). Soit quelque 350.000 passagers affectés chaque jour par le renforcement des contrôles de sécurité, avec un examen plus poussé du voyageur en général et des appareils électroniques en particulier. Mais les nouvelles mesures seront surtout invisibles pour ces mêmes voyageurs, portant dans les aéroports sur un renforcement des protocoles de sécurité « autour des avions et dans les zones passagers », le déploiement de « technologies avancées » ou l’utilisation plus importante des équipes canines. Le DHS va aussi encourager le développement à l’étranger des procédures de « preclearance », qui permettent au passager de passer les contrôles douaniers et d’immigration avant d’arriver sur le territoire américain. Il travaillera « au cours des prochaines semaines ou mois » avec les aéroports et les compagnies aériennes pour s’assurer de la mise en place de ces mesures. L’administration a précisé hier qu’il n’est plus question d’étendre au reste du monde l’interdiction en cabine des appareils électroniques plus grands que les smartphones, limitée depuis le 21 mars dernier à neuf compagnies aériennes (Egyptair, Emirates Airlines, Etihad Airways, Kuwait Airways, Qatar Airways, Royal Air Maroc, Royal Jordanian Airlines, Saudia et Turkish Airlines), et à tous les vols directs en provenance de dix aéroports : Abou Dhabi, Amman, Le Caire, Casablanca, Djeddah, Doha, Dubaï, Istanbul, le Koweït et Ryad. Au contraire, le DHS envisage de lever la mesure si ces dix aéroports « mettent en œuvre les mesures de sécurité ». Les groupes terroristes « essaient toujours de cibler le transport aérien », a déclaré le secrétaire du DHS John Kelly, selon qui « nous devons mettre en place ces mesures renforcées pour assurer la sécurité du public et compliquer la tâche des terroristes ». Mais il prévient aussi que les aéroports et compagnies aériennes qui « ne coopèrent pas ou prennent leur temps devront faire face aux conséquences », qui pourraient aller jusqu’à la suspension des vols vers les USA. L’IATA, qui avait critiqué les précédentes mesures de l’administration américaine, s’est félicitée hier des annonces du DHS ; elle se dit prête à travailler avec les compagnies aériennes et le DHS pour « exécuter cette approche par étapes de l’amélioration de la sécurité de l’aviation, tout en s’assurant que l’impact opérationnel et les coûts supplémentaires seront minimisés pour les compagnies aériennes ». Le PDG Alexandre de Juniac a souligné dans un communiqué que ces mesures représentent « un défi », qui nécessitera « un effort continu des gouvernements et des parties concernées ».