Le président de la compagnie aérienne Emirtaes Airlines a laissé entendre qu’une fusion avec la low cost Flydubai est imminente à défaut d’être finalisée, cette finalisation étant attendue d'ici 18 mois. Selon Tim Clark, dirigeant de la compagnie émiratie basée à l’aéroport de Dubaï, « on nous rappelle d’accélérer vers un rapprochement plus important de ce que nous faisons, il y a beaucoup de travail pour en extraire de la valeur pour les actionnaires »; il a ajouté selon Aviation Voice que les deux compagnies « pourraient mieux faire ensemble que séparément ». Une des conséquences immédiates de la fusion entre Emirates Airlines et Flydubai serait l’ouverture de nouveaux créneaux de vols pour la plus grande des deux – et un report du déménagement prévu vers le nouvel aéroport World Central-Al Maktoum « à une période entre 2026 et 2030 ». L’aéroport actuel, déjà le 3e au monde avec 83,7 millions de passagers en 2016, est de plus en plus encombré et gêne la croissance d’Emirates Airlines ; cette dernière opère depuis les terminaux 1 et 3, tandis que Flydubai est au terminal 2. Cette fusion ne devrait pas poser de problèmes légaux ou financiers particuliers, puisque les deux compagnies aériennes sont possédées directement ou indirectement par le gouvernement de l’Emirat de Dubaï. L’avantage d’une opération pareille est évident pour Emirates Airlines : elle y gagnerait instantanément un vaste réseau régional, la low cost desservant 95 destinations au Moyen-Orient, en Afrique, dans le sous-continent indien et en Europe, dont de nombreuses trop « petites » pour les gros porteurs d’Emirates – alors qu’elles figurent dans le réseau de sa rivale Turkish Airlines, dont la gamme d’avion est beaucoup plus large. Côté flotte justement, Emirates Airlines n’opère que des Boeing 777 et Airbus A380, et Flydubai que des Boeing 737-800 ; cette dernière a en outre mis en place depuis 2013 une classe Affaires (12 places en 2+2). Emirates étudie bien une prochaine commande d’avions après avoir annulé celle portant sur 70 Airbus A350, mais le choix se porterait soit sur ce même A350, soit sur le 787 Dreamliner. Flydubai de son côté attend 75 737 MAX 8, qui pourraient facilement être en partie convertis en 737 MAX 10. On notera passage que Tim Clark a déclaré la semaine dernière constater une lente reprise du trafic, après l’impact de l’interdiction des laptops en cabine et des actions et déclarations des USA contre les Musulmans qui a selon lui été « le pire depuis le 11 septembre ». Il a cité par exemple dans Flightglobal le retour à un vol par jour vers Orlando, et des coefficients d’occupation vers Seattle ou Boston « au-dessus des 90% » qui pourraient justifier le retour de la deuxième rotation quotidienne. Sur les 13 Boeing 777 cloués au sol de facto après les mesures américaines, huit avaient été redéployés immédiatement, en majorité vers l’Afrique ; pour les cinq autres, le président d’Emirates Airlines pense à des vols de pèlerinage. « Si ce que nous voyons aujourd’hui en termes de réservations longtemps à l’avance continue pendant les autre ou cinq prochains mois, nous pourrions finir l’année un peu au-dessus de 2016 », a-t-il prédit – si aucun nouvel évènement ne vient perturber la demande.