Deux syndicats d’hôtesses de l’air et stewards majoritaires de la compagnie aérienne Air France ont signé le nouvel accord collectif PNC, ainsi que l'accord à durée indéterminée apportant des garanties dans le cadre de la création de la nouvelle filiale à coûts réduits, le projet Boost. La décision des pilotes est attendue la semaine prochaine. Selon le communiqué du 12 juillet 2017 de la compagnie nationale française, l’Accord Collectif PNC ouvert à la signature le 30 juin dernier a été signé par l'UNAC et l'UNSA PNC, qui sont ensemble majoritaires au sein de ses PNC, « de même que l'accord - à durée indéterminée - apportant des garanties aux Personnels Navigants Commerciaux d’Air France dans le cadre de la création de la nouvelle compagnie, le projet Boost ». Ces accords sont donc « d'ores et déjà valides au regard des règles légales », assure Air France, précisant que la troisième organisation représentative, le SNPNC-FO, se prononcera à l'issue de la consultation de ses adhérents le 24 juillet. Le nouvel accord collectif sera mis en œuvre à compter du 1er septembre pour une durée de plus de 5 ans, jusqu'au 31 octobre 2022 ; le projet de "Note de direction" qui devait s'appliquer unilatéralement en l'absence d'accord est donc abandonné. Cet accord collectif prévoit par ailleurs un objectif minimum de 500 embauches PNC en CDI chez Air France sur la période de l'accord, ceci indépendamment des embauches de PNC pour la nouvelle filiale qui se feront par ailleurs. Pour le directeur général Franck Terner, « ce nouvel accord est positif pour Air France comme pour ses Personnels Navigants Commerciaux. Il démontre que la persévérance, l'écoute réciproque et la recherche d’un compromis sont toujours possibles. C’est avec ce souci permanent du dialogue social que nous avons travaillé avec toutes les organisations représentatives du PNC ». Neuf mois et deux grèves après l’échéance initialement fixée aux négociations sur les salaires et les conditions de travail des quelque 13.000 hôtesses de l’air et stewards, la direction d’Air France avait « lâché du lest » début juillet, portant la durée de l’accord de quatre à cinq ans et le nombre d’embauches PNC à 500 au lieu de 400 sur cette période. Il était aussi mentionné des améliorations sur les règles d’engagement et de repos, comme « le nombre des rotations adaptées » qui pourrait être réduit à trois et « le tableau d’abattement des OFF consécutifs que nous sommes prêts à aménager en excluant la modification des périodes d’inactivité de 7 et 8 jours ». Le nouveau texte avait d’abord été signé par l’UNAC, puis par l’UNSA PNC, qui réprésentent environ deux tiers des PNC d’Air France. En ce qui concerne le projet Boost, l’accord interdit en particulier toute « mobilité contrainte » des PNC. L’UNSA PNC a tout de même déclaré sur son site que « pour être honnêtes, cet aboutissement n'est pas celui que nous aurions souhaité pendant ce long combat, et nous vous l'avons répété pendant plus d'un an, car nous sommes et restons toujours opposés au projet de cette nouvelle compagnie qui risque de devenir une concurrente directe d'Air France ». Le syndicat explique avoir décidé d’accepter le texte malgré un contexte très menaçant (réforme du code du travail en cours « dangereuse pour les salariés des grands groupes », tentatives de syndicats PNC « pour essayer de faire passer les négociations des accords PNC dans les mains des syndicats sol ») dans le but de protéger un maximum tous les PNC : l’accord « arraché » de plus de 5 ans reste « malgré quelques mesures productivistes, une protection non négligeable ».  L’UNAC a de son côté expliqué que malgré sa signature, il reste « beaucoup de choses à améliorer dans cette convention pour qu’elle ait l’adhésion de tous ». Des changements sont d’ores et déjà notables par rapport au texte initialement proposé, précise le syndicat : les temps forfaitaires, alignés par rapport au calcul PNT, se feront comme chez ex-Régional ; les PNC seront logés dans des hôtels 4 étoiles, comme les PNT ; les congés pour enfant malade seront de 3 jours portés à 5 pour les enfants de 0 à 3 ans L’UNAC précise qu’elle restera « très vigilante » pour que soit préservée l’équité entre les PNC et les PNT : « nous attendons de voir les reste des accords que la Direction va mettre en oeuvre avec les pilotes ». Si la compagnie de l’alliance SkyTeam semble avoir réglé le problème des PNC, celui des pilotes devrait connaitre une nouvelle étape le 17 juillet : on connaitra alors le résultat de la consultation organisée par le SNPL sur le plan stratégique Trust Together et plus particulièrement le projet Boost. Rappelons que le syndicat majoritaire demande à ses membres de choisir entre trois possibilités : accepter les dernières propositions d’Air France, opter pour le contre-projet du SNPL (dont les seules différences porteraient sur les toilettes supprimées dans les futurs Airbus A350 et les compensations en cas de non-respect du rééquilibrage par rapport à KLM) – ou aucune des deux. Avec la promesse que le syndicat acceptera la réponse ayant recueilli le plus de voix, même si elle n’est pas majoritaire. Les pilotes AF s’étaient déjà prononcés en majorité en faveur d’un projet d'accord précédent, le Conseil du SNPL refusant alors de suivre sa base.