La compagnie aérienne HOP ! Air France prévoit d’assurer 86% de ses vols courts et moyen-courriers ce samedi 15 juillet, au troisième jour des six jours de grève de ses pilotes. La filiale régionale d'Air France a annoncé l'annulation pour aujourd'hui de 78 vols, dont 33 à Paris-CDG, 20 à Orly et 12 à Lyon. Les destinations étrangères affectées incluent Aberdeen, Amsterdam, Birmingham, Genève, Brême, Düsseldorf, Francfort, Gênes, Glasgow et Nuremberg. D'autres vols pourraient être annulés en cours de journée. La compagnie demande à ses clients à vérifier l'état du trafic sur son site de suivi des vols. HOP! Air France a également publié la liste des quelques 120 vols annulés pour ce dimanche 16 juillet, Paris-Orly, Paris-CDG et Lyon étant toujours les aéroports les plus impactés. "La direction de HOP! déplore le maintien de cette grève venant pénaliser la clientèle de la compagnie en cette période de vacances scolaires. Les équipes mettent tout en œuvre pour limiter les désagréments que cette grève occasionnera pour ses clients", a indiqué la compagnie régionale. Dans un communiqué rendu public hier, le syndicat des pilotes de ligne SNPL, à l'origine du mouvement de grève, justifie son action :
"Ce 13 juillet, une grande partie des pilotes de HOP ! a décidé pour la première fois dans l’histoire de la compagnie de cesser le travail à l’appel du Bureau SNPL HOP! et du syndicat Flight Union Cockpit. Cette décision, lourde de conséquences pour les passagers, n’a pas été facile à prendre pour une organisation comme la nôtre qui s’est toujours efforcée de privilégier les débats constructifs aux conflits sociaux. La grève n’est jamais une fin en soi et l’engagement d’un mouvement social constitue toujours un échec. Mais cet échec est avant tout celui de la direction de HOP!. Par un dialogue social dès le départ biaisé, par son absence d’écoute des organisations professionnelles quant au sous-effectif pilote chronique et à leur état général de fatigue, elle a fait le choix de persister dans l’erreur. Dix mois de négociations n’auront pas suffi à la rédaction d’une convention collective pilote unique pour améliorer la situation des navigants, pourtant ultra-productifs, mais dont l’organisation du travail a été mise à mal par une fusion inachevée entre Airlinair, BritAir et Regional. En choisissant d’ignorer les mises en garde des organisations professionnelles sur l’incapacité de mener à bien les programmes de vol prévus pour l’été, en refusant d’écouter les propositions des représentants des pilotes pour parvenir à un accord satisfaisant pour tous et en requérant, parallèlement aux négociations et de la façon la plus déloyale qui soit, un arrêté de la DGAC fixant unilatéralement les conditions de travail des pilotes pour les mois à venir, la direction de HOP! a fait clairement le choix du conflit. Cette situation est d’autant plus dommageable que le SNPL a tenté dès le départ de privilégier les discussions par le dépôt d’un préavis long, le repoussant même d’une dizaine de jours au moment où la situation semblait se débloquer. Plus généralement, le SNPL déplore le jusqu’auboutisme des dirigeants de HOP! qui préfèrent engager la compagnie dans un conflit de 6 jours qui s’avérera au final dix fois plus coûteux en termes de pertes financières que la mise en œuvre des mesures réclamées par les pilotes pour améliorer leurs conditions de travail et pérenniser sur le long terme l’activité de HOP!. Pour le Bureau SNPL HOP!, ce jusqu’auboutisme illustre un véritable problème de fond au sein de la compagnie. Il tient cependant à rester optimiste sur l’issue du conflit et demeure à la disposition de la direction si celle-ci venait à faire le choix de l’apaisement en acceptant l’ouverture d’un débat dans des conditions loyales".