Après la grève de six jours qui s’est achevée lundi, le syndicat de pilotes SNPL de la compagnie aérienne HOP! Air France menace de déposer un nouveau préavis pour la même durée, estimant que la direction reste sourde à la fatigue des navigants et moins-disante sur le plan salarial. Une réunion du Bureau du syndicat SNPL HOP! ALPA est prévue le 26 juillet 2017 pour faire le point sur la grève et décider de la marche à suivre. Interrogé par Le Figaro, le président du syndicat Armand Simon a prévenu que « le dépôt d'un nouveau préavis de grève de six jours n'est pas exclu », le problème de la fatigue en raison du sous-effectif estimé à 75 pilotes n’ayant toujours pas été réglé. Un rapport du CHSCT de la filiale régionale d’Air France est justement sorti dans la presse en début de semaine, l’enquête évoquant des « risques psychosociaux en forte augmentation » depuis la fusion d’Airlinair, Brit Air et Regional. Les expressions « sentiment d’instabilité », « anxiété et démoralisation » sur l’avenir de HOP! sont utilisées selon l’Express, de même qu’une fatigue générale « préoccupante » : 43% des pilotes interrogés disent s'être déjà « sentis à bout de force », et 15% estiment l'être « très souvent ou toujours » (un taux qui s'élève à 25% pour les copilotes de l'ex-Brit Air et 26% pour ceux de l'ex-Regional). Chez ces deux dernières ex-compagnies, la « petite frange » de pilotes menacés de burn-out monterait à « 4 à 5% des copilotes », estiment les experts. La grève menée par les syndicats SNPL HOP! ALPA et Flight Union Cockpit du 13 au 18 juillet a été très suivie selon Armand Simon, 60% des vols de la filiale ayant été « soit affectés, soit annulés, soit affrétés ». La compagnie a annulé au total 745 vols avec un taux officiel de grévistes de 27%, le directeur général adjoint de HOP! Alain Malka soulignant toujours dans Le Figaro que ce « faible taux de participation a valeur de référendum. J'appelle le SNPL à signer l'accord collectif, déjà paraphé par les syndicats des personnels au sol (100%), des hôtesses et stewards (89%) et le SPL (23% des pilotes) ». Alain Malka reste ferme sur les exigences salariales du syndicat de pilotes, l’augmentation « de 12,5% de la masse salariale des pilotes » étant inacceptable car cinq fois supérieure à celles proposées aux autres catégories de personnel. Il propose en revanche de « signer un moratoire » sur le transfert programmé de 140 pilotes vers Air France, « le temps de reconstituer les forces vives » et réduire les sous-effectifs. Rappelons que la convention collective actuelle de HOP! est arrivée à échéance le 3 juillet, le nouveau texte visé par le conflit devant en particulier faciliter l’harmonisation des conditions de travail entre les pilotes des anciennes entités Airlinair, Brit Air et Regional. Le SNPL HOP! a régulièrement dénoncé une fusion des trois compagnies régionales réalisée à coûts constants, sans prendre en compte ses conséquences en termes de flotte, d’organisation et de procédures, mais aussi un manque d’harmonisation entre les différents accords d’entreprise préexistants. Cette fusion sous la bannière HOP! en 2013 avait entrainé la suppression de 245 des 3400 postes équivalents temps plein.