Le syndicat de pilotes SPAF de la compagnie aérienne Air France a déposé un préavis de grève du 9 au 12 septembre, demandant entre autres une revalorisation salariale et le retour des 12 jours de repos supprimés dans le cadre de Trust Together. Deuxième syndicat des pilotes de la compagnie nationale française (21% des voix) et non-signataire de Trust Together, le SPAF a rappelé dans un communiqué le 31 juillet 2017 que si près des trois quarts des pilotes adhérents du seul SNPL (syndicat majoritaire) se sont exprimés en faveur du projet Boost devenu Joon, « 80% des pilotes ayant répondu au sondage (tous pilotes) du SPAF estiment que tous les problèmes ne sont pas réglés pour autant ». Le syndicat dit avoir écrit au directeur général d’Air France Franck Terner pour l’alerter de cette situation « à plusieurs reprises – sans réponse à ce jour ». Et explique que les pilotes, « lassés par la succession des projets qui s’enchaînent sans qu’une stratégie cohérente soit perceptible », ont choisi de laisser Air France « suivre un projet de plus » ; une ligne « raisonnable » interprétée par la direction « comme de la faiblesse », et lui permettant d’ignorer les demandes légitimes des pilotes, ajoute le SPAF. C’est pourquoi, dans ce contexte de forte croissance du secteur aérien, le syndicat se dit « contraint » de porter ses revendications légitimes en déposant un préavis de grève du samedi 9 septembre 0h00 au mardi 12 septembre minuit, à l’appui des revendications suivantes : • Revalorisation des grilles de salaires, les pilotes étant laissés pour compte depuis des années ; • Annulation de la part la plus agressive de Trust Together à savoir l’abandon de 12 jours de repos annuels ; • Sécurisation des facilités de transport attaquées inlassablement ces dernières années. Le syndicat se dit « ouvert à toute discussion dont l’issue favorable permettrait d’envisager sereinement l’avenir de la compagnie, en ne laissant pas les pilotes une nouvelle fois au bord du chemin ». Le président du SPAF Grégoire Aplincourt a souligné dans Le Point que les dates retenues pour le préavis de grève laissent le temps à Air France et son directeur général de donner suite : « On lui a écrit en juin, il ne nous a pas répondu, on lui a réécrit le 18 juillet, il ne nous a toujours pas répondu », déplore-t-il, se disant « obligé d'en arriver là ». Et il rappelle que les pilotes d’Air France ont fait de nombreux « efforts » ces dernières années : leur propre grille de salaire est « bloquée depuis 2011 », alors qu'elles sont en augmentation « partout dans le monde ».