Si les conditions météo le permettent, un Embraer de la compagnie aérienne Airlink devrait effectuer ce lundi une rotation entre Johannesburg, Windhoek et l’île de Sainte-Hélène, afin de prouver que la route peut être opérée de façon commerciale. Dans l'île britannique de l'Atlantique Sud ayant accueilli Napoléon Bonaparte en exil, l’aéroport qui a coûté 285 millions de livres mais n’accueille aucun vol régulier devrait voir atterrir ce 21 aout 2017, vers 10h30, un E190 de la compagnie sud-africaine. Le vol d’essai doit transporter environ 35 personnes, principalement des représentants d’Airlink et de l’autorité de l’aviation civile d’Afrique du Sud (SACAA), et son retour est prévu mardi. Si tout ce passe bien, Airlink devrait proposer ce trajet de 6h15 tous les samedis, avec en prime un vol charter par mois vers l’île d’Ascension. A terme, un vol depuis Londres via la Gambie est aussi envisagé. La ligne vers l’aéroport surnommé par la presse britannique « le plus inutile du monde » bénéficiera d’une subvention du gouvernement du Royaume Uni, jusqu’à concurrence de 1,9 millions de livres pour la première année d’exploitation – soit près de 500 livres par siège. « Dans notre petite île isolée, l'apparition des services aériens est cruciale pour permettre le développement d'une économie durable à long terme. Les opportunités pour le tourisme et l'investissement, alors que l'île s'ouvre comme la plus récente destination aérienne du monde, ne peuvent être surestimées », expliquait le mois dernier dans The Independent Niall O'Keeffe, directeur général pour le développement économique de Sainte-Hélène. A ce jour, l'île de 4200 habitants n’est desservie régulièrement que par bateau, le RMS Saint Helena mettant cinq jours pour effectuer le trajet depuis l’Afrique du Sud ; l’aéroport ne sert qu’à des évacuations médicales. Avec une piste de 1950 mètres, il a été conçu pour accueillir des monocouloirs Airbus ou Boeing, mais ceux-ci ne peuvent l’utiliser qu’avec des capacités réduites ; l’E190 nécessite une piste plus courte, lui permettant d’échapper en particulier aux vents cisaillants très courants dans l’île. Comair y avait posé un 737-800 vide en avril 2016, et Airlink y avait envoyé un Avro RJ85 avec passagers pour le premier vol charter en mai dernier. [embed]https://www.youtube.com/watch?v=r45J5JbzfxY[/embed]